Sophie Genu-Saed, adjointe au chef de service relation avec les collèges du Conseil général, en charge des projets techniques, détaille l’action du plan Ambition collèges 2020 en ce qui concerne le handicap.
Pourquoi et comment prendre en charge le handicap ?
La loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées oblige les institutions à se rendre accessibles les établissements ouverts au public en 2013. Donc, entre 2009 et 2013, nous avons établi des diagnostics accessibilité sur tous les collèges publics du département. Il fallait prendre en compte six types de handicap : fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, polyhandicap. L’idée, c’est que la société s’adapte aux handicapés plutôt que l’inverse.
Faire en sorte qu’il y ait, à l’extérieur et à l’intérieur, des cheminements sans obstacles, améliorer la signalétique, travailler sur les ambiances visuelles et sonores… Finalement, la prise en compte des handicaps des uns améliore le confort de tous. Une bonne signalétique, c’est aussi important pour des personnes souffrant d’autisme que pour des sixièmes qui arrivent au collège.
Concrètement, qu’est ce que cela veut dire ?
Je peux vous donner quelques exemples, mais des travaux sont prévus sur tous les collèges du département pour améliorer l’accessibilité. Au collège Alfred-Sisley à Saint-Denis, nous allons reprendre la voirie pour permettre un accès aisé au hall d’accueil, desservir tous les étages par la mise en place d’un ascenseur, mettre une rampe et des repère visuels et tactiles pour cheminer sans risque dans les circulations et les escaliers, refaire les sanitaires pour permettre l’accès à un fauteuil roulant…
Est-ce une initiative nouvelle ?
Si auparavant, les travaux s’effectuaient au cas par cas dans les collèges, Ambition collèges permet de prendre le problème à bras le corps, et de le traiter dans la grande partie des cas. Pour chaque obstacle, nous avons une fiche technique sur les travaux à effectuer, et leurs coûts. Les collèges qui nous posent le plus de problèmes sont ceux bâtis dans les années 1990. Architecturalement, ils sont très sophistiqués, très beaux, mais ils regorgent de demi-niveaux, qui sont un véritable enfer lorsqu’on est malvoyant par exemple. Nous devons, d’ici 2020, également accueillir dix nouvelles classes Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) en plus des 49 qui accueillent d’ores et déjà des élèvent porteurs de handicaps.
Combien ça coûte ?
Toutes ces interventions représentent des coûts importants, qui peuvent aller de 100 000 à 1 million d’euros. Un ascenseurs, cela coûte tout de suite 600 000 euros. La mise en accessibilité représente donc aux alentours de 10% du plan. Mais notre but, c’est de scolariser de plus en plus d’élèves porteurs de handicaps.
Pour les dix collèges à venir, nous allons même essayer d’aller au-delà de la réglementation et de proposer des équipements permettant d’accueillir les six types de handicaps reconnus par la loi (troubles des fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives, psychiques et polyhandicap).
Elsa Dupré