Conclusion de la recherche : "S’il y a une leçon générale à tirer des résultats de la recherche en sciences sociales pour l’action publique, c’est que l’amélioration de notre système éducatif ne peut passer que par une compréhension plus fine des configurations et mécanismes institutionnels qui permettront ou non à une réforme donnée, quelle qu’elle soit, de produire les résultats escomptés en termes d’efficacité et d’égalité. Même lorsque la pertinence théorique d’une réforme fait consensus, il est très difficile d’en prévoir les conséquences effectives une fois mise en place dans un contexte précis. Toute modification du système scolaire n’affecte pas seulement ses cibles affichées : elle produit implicitement des effets sur l’ensemble des équilibres institutionnels et notamment sur les acteurs administratifs et pédagogiques, dont les réactions et adaptations à ces évolutions détermineront fortement les résultats de la politique publique. S’il est à l’évidence illusoire de penser que la recherche pourrait prévoir l’intégralité de ces effets, de nouvelles analyses sur les processus d’application des politiques passées permettrait de mieux guider les choix du décideur public, de même qu’un accent plus fort mis sur l’étude des canaux de transmission par lesquels une réforme produit ses effets. Par exemple, savoir qu’augmenter l’équipement informatique d’un établissement aurait permis d’améliorer ses résultats dans un contexte particulier (national ou local) est une chose, comprendre pourquoi cet équipement a eu cet impact en est une autre et reste indispensable pour prévoir s’il aura le même effet dans un autre contexte. Pour cette raison, il paraît d’une part nécessaire d’accroître l’effort de recherche en sciences sociales sur certains contextes moins étudiés que d’autres (parfois par manque de données pour ce qui concerne les études quantitatives) comme le lycée, l’enseignement supérieur ou les zones rurales. D’autre part, il semble indispensable que des études soient menées sur l’organisation interne des établissements et le rôle de certains acteurs clés auxquels la recherche s’est peu intéressée (comme les conseillers principaux d’éducation par exemple) afin d’avoir une connaissance plus précise des modalités pratiques par lesquelles une politique publique prendra forme et pourra, ou non, produire les effets escomptés."
SOMMAIRE
AVANT-?PROPOS
PARTIE 1 : L’ORGANISATION DU SYSTEME D’ENSEIGNEMENT ET SES EVOLUTIONS
I – LA MASSIFICATION SCOLAIRE : DES INEGALITES D’ACCES AUX ETUDES SECONDAIRES A LA DIFFERENTIATION HORIZONTALE DES PARCOURS SCOLAIRES
II – LA DIFFERENTIATION DES PARCOURS SCOLAIRES EN FILIERES DISTINCTES
III – LA COMPLEXITE DE LA REFORME DE L’INSTITUTION SCOLAIRE : L’EXEMPLE DU REDOUBLEMENT.
IV – LA GOUVERNANCE DU SYSTEME
PARTIE 2 : LA SEGREGATION SCOLAIRE
I – MESURER LA SEGREGATION
II – LES FACTEURS DE LA SEGREGATION
III – LES « EFFETS DE PAIRS » OU LES EFFETS DE LA SEGREGATION
PARTIE 3 : LA GESTION DES MOYENS DU SYSTEME SCOLAIRE
I – L’IMPORTANCE DE LA DEPENSE PUBLIQUE REMISE EN QUESTION
II – AMELIORER LA « QUALITE » DES ENSEIGNANTS ?
III – CHANGEMENTS ORGANISATIONNELS ET POLITIQUES INCITATIVES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE COMPLÈTE