Historiquement, la santé c’est l’absence de maladie, « La santé, c’est la vie dans le silence des organes », R. Leriche, 1937.
La santé n’est pas une donnée mais un processus évolutif, étroitement dépendant d’un environnement culturel, social, économique et politique qui nécessite une approche pluridisciplinaire. Deux modèles principaux participent à définir le concept de santé : le modèle médical biomédical, ou encore traditionnel et le modèle biopsychosocial, global ou holistique, social ou « compréhensif ». L’éducation à la santé est un processus d’apprentissage volontaire individuel et/ou collectif, impliquant notamment la communication, la participation, l’auto-prise en charge, J.-A. Bury, 1988.
Une conception de la santé comme composante de l’homme, définie une somme d’aptitudes physiques, sensorielles et mentales observables et évaluables pour laquelle la prévention des risques encourus s’est construire à ) partir d’interdits au nom du pouvoir scientifique relayé par des instances sociales laissant peu d’espace éducatif à l’initiative du sujet. Dans ce sens, l’éducation à la santé a servi la prévention sur la base de l’évitement de toute forme de risque évalué selon des modèles probabilistes.
Puis, la santé a été considérée comme la conquête « d’un état complet bien-être physique, mental et social ».
Cette définition de l’OMS, 1946, va plus loin que le sens restrictif (défini par R. Leriche, 1937) de « silence des organes », mais elle a été critiquée par sa prétention à couvrir la totalité de la vue humaine, c’est-à -dire le bonheur. D’une certaine manière, cela devient une nouvelle utopie, le « mythe de la santé parfaite », Sfez, L. 1995.
Les inégalités d’accès à un système de soins efficace entre pays riches et pauvres, et celles au sein de chaque pays, engendrent précarité, misère ou pauvreté, limitent les progrès de la santé, en raison de l’absence d’avancées sociales significatives.
« Une approche globalisante de la santé n’est pas encore habituelle. Les valeurs de référence représentent un choix qui ne fait pas l’unanimité ou qui très souvent se heurte au confort de l’individualisme et des positions d’autorité. Le champ social exclusivité de l’assistance sociale correspondent au souhait de certains professionnels en recherche d’identité et de reconnaissance.
Il ne peut y avoir de promotion de la santé des élèves sans souci d’interdisciplinarité reconnue par tous comme nécessité pour l’atteinte de cet objectif. Le moins que l’on puisse dire c’est que le réseau français n’est guère soutenu par l’institution, très réservée vis-Ã -vis d’initiatives susceptibles d’interroger les directives nationales et d’introduire davantage de spécificités dans les pratiques locales.
Ces expériences restent totalement confidentielles et donc sans profit pour d’autres établissement prêts à s’inscrire dans cette démarche. Néanmoins, a récente circulaire ministérielle sur l’éducation à la santé et à la citoyenneté offre les principes d’une politique promotrice de santé dans les écoles, collèges et lycées. On ne peut que suivre avec intérêt sa mise en application ». J.Fortin, 1999.
Notre système de santé est essentiellement curatif et individualiste, l’enjeu pour le futur est de faire évoluer vers la prévention et l’approche communautaire. La critique d’I. Illich, 1975, sur la Némésis médicale est encore d’actualité sur les risques d’ « expropriation, de la santé ».
L’un des enjeux de l’éducation thérapeutique du patient est de permettre aux personnes de pouvoir accéder aux informations et d’acquérir les aptitudes qui leur permettront « d’exercer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et de faire des choix favorables à celle-ci », (Charte d’Ottawa, Organisation Mondiale de la santé, 1986).
Certains auteurs distinguent : éducation à la santé versus éducation pour la santé. Dans le premier cas (modèle biomédical de la santé), les objectifs poursuivis sont la modification des comportements et le maintien de la population en bonne santé dans l’appareil de production.
Dans le second modèle (approche holistique de l’éducation et de la santé), les objectifs visés sont le développement de la ressource humaine et de compétences citoyennes, l’émergence d’une démocratie sanitaire, la lutte contre les inégalités d’accès aux soins et la modernisation du système de santé publique. L’enjeu fondamental étant de concourir au développement durable de la santé, par la construction de compétences psychosociales utiles à la vie et favorisant l’estime positive de soi et la construction de projets, J. Billon-Descarpentries, 2002