Depuis une dizaine d’années, la violence à l’Ecole est reconnue comme une réalité par l’Education nationale. Dès lors, une politique de prévention des conduites à risques est même mise en place pour cerner ce phénomène. Des outils d’évaluation de l’ampleur de la violence sont également créés, comme le logiciel SIGNA, instauré en 2001, qui recense les violences à l’école, ou encore le questionnaire de victimisation et climat scolaire d’une équipe canadienne, Furlong et Alii en 1998. L’auteur Georges Fotinos a posé l’interrogation suivante : « Pourquoi deux établissements scolaires situés dans un même contexte géographique, sociologique, économique culturel avec des élèves ayant des caractéristiques et une histoire personnelle et scolaire qui se décline selon les mêmes grandes typologies socio-éducatives, présentent-ils un « climat scolaire » si différent ? » Au travers de cet ouvrage, il nous expose une étude française sur le thème du climat scolaire dans les lycées et les collèges. I) Les acteurs du climat scolaire Tout d’abord, le « climat scolaire renvoie à la qualité de vie et de communication perçue au sein de l’école ». Il dépend de plusieurs facteurs, dont la qualité de fonctionnement de l’établissement scolaire. Dans la majorité des établissements, la délinquance des élèves est réprimée avant même d’être comprise et analysée pour y remédier. Depuis quelques années, ils mettent en place des mesures préventives, comme le changement de pédagogie dans les écoles. Cependant, le chercheur Georges Tallon s’est penché sur la question suivante en 1979 : « Est-ce sous l’effet de la répression, de la prévention ou tout simplement d’un climat éducatif que les établissements sont parvenus à la maîtrise de la violence ? » Jacques Fortin a élaboré un programme « mieux vivre ensemble » dans les écoles maternelles et élémentaires. Celui-ci permet d’apprendre le respect d’autrui et de déceler dès le plus jeune âge un comportement violent pour y remédier avant l’adolescence. Ce programme a été porteur d’un nouveau dispositif de prévention de la violence, crée en 1989. Il a permis de créer le premier dispositif de prévention et de lutte contre la violence dans les établissements scolaires, le GASPAR (groupe académique de soutien et de prévention pour les adolescents à risque). Le climat scolaire dépend également du « projet éducatif commun » mis en place et d’une « lutte collective des personnels de l’établissement contre l’échec scolaire ». Pour ce faire, la relation élèves/parents/personnels de direction/chef d’établissement est fondamentale afin que chacun se sentent impliqués et considérés. Ce qui apporte un nouveau dynamisme au sein de l’établissement. Les collectivités locales doivent être, elles aussi porteuses de projet éducatif. II) Etude sur le climat scolaire L’objectif du climat scolaire est d’identifier les facteurs déclencheurs de violence (et non les acteurs) et de mettre en place des outils pour y remédier. Pour cela, il faut délimiter la population concernée, qui est dans la majorité des cas les personnels de direction car ils sont des « éléments coordonnateurs ». L’Education nationale a créé un questionnaire que les personnels de direction peuvent, à leur gré, remplir. Ce dernier rassemble des questions sur les élèves et la vie scolaire, sur les conditions de travail des personnels de direction et sur la qualité de vie professionnelle. Le taux de réponse est de l’ordre de plus de 10% des personnes concernées, ce qui équivaut à 1 326 réponses. On peut observer qu’il y a de la part des personnels de direction une volonté de participer à l’amélioration du système éducatif. Les résultats montrent que 44% des réponses viennent de personnels de collèges sans SEGPA, 62% sont des collèges et 38% des lycées. Les espaces sportifs sont présents dans les ¾ des établissements contrairement aux espaces culturels qui représentent seulement ½. La moyenne du nombre d’élèves par classe est de 20 à 25 élèves dans 47% des établissements. 45,5% des établissements ont entre 61 et 120 salariés. 56% des établissements accueillent moins de 600 élèves et le niveau de stress des personnels de direction est en forte augmentation. III) Les axes d’amélioration de l’établissement en vue d’améliorer son climat scolaire Cependant, le stress des personnels de direction influence pour beaucoup le climat scolaire. Ce stress est dû à l’angoisse de la 3e période de travail. De Janvier à Février, le climat scolaire se détériore à cause de l‘état de fatigue des élèves et des enseignants. De plus, c’est une période de fortes décisions et d’orientations et il y a une trop grande concentration des cours (moins de 5 semaines). De surcroît, même si les établissements souhaitent améliorer le climat scolaire, de par l’amélioration de la vie de l’élève, d’une meilleure efficacité de l’organisation interne ou encore d’une valorisation de l’image de l’établissement, les enseignants ne se mobilisent plus. Les personnels de direction et les chefs d’établissements sont très pessimistes pour l’avenir. Ils sont face à une charge de travail trop importante et les perspectives professionnelles sont presque inexistantes. Il y a un réel paradoxe entre l’envie de transmettre des savoirs et le refus d’adapter le temps scolaire aux besoins. Malgré une « liberté » en matière d’aménagement du temps de travail, leurs actions sont limitées par la réglementation de l’établissement. Un allongement de la durée scolaire serait pourtant souhaitable afin de diminuer le temps de travail hebdomadaire des élèves, des professeurs, des personnels de direction et du chef d’établissement. Ils existent différents facteurs de réussite du climat scolaire. Dans 84% des établissements, le CESC (comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté) est installé. Il permet la socialisation par la restauration scolaire. Le « manager éducatif », c’est-à-dire le « responsable du mode d’organisation et de gestion des relations humaines et professionnelles d’un établissement scolaire ». est également très efficace pour améliorer le climat scolaire, s’il respecte toutefois les missions de l’établissement. Conclusion : Pour améliorer le climat scolaire, il est nécessaire que l’établissement s’adapte et innove. La qualité du climat actuel est jugée « bon à très bon ». La médiatisation de quelques cas noircit et dramatise hélas le système éducatif. Le 02/12/2008
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