Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant qui se déroulera le 20 novembre prochain, l’Asmae (Association Sœur Emmanuelle) et l’institut de sondage Harris Interactive mettent en avant la perception des Français quant au rôle de l’éducation dans le développement d’un pays.
L’éducation, facteur clé de développement humain d’un pays.
Pour plus de 9 français sur 10, un pays qui néglige l’éducation des enfants compromet son développement social, humain (94%) et économique (93%). Pour les Français, une éducation égalitaire et de qualité est tout aussi importante pour le développement d’un pays (95%) que les dimensions politiques et économiques comme la démocratie (95%) ou le plein emploi (96%). En termes d’importance, la scolarité (98%) ou la présence d’adultes bienveillants et affectueux (98%) font partie des besoins primordiaux d’un enfant au même titre que manger à sa faim et avoir un logement.
Néanmoins, certains aspects paraissent sous-estimés :
– Près d’un 1/4 des français ignore qu’1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté en France.
– 1/3 des Français ignore que l’éducation est un droit juridiquement établi pour tous les enfants dans le monde.
– Seul 1/3 des Français pense que prolonger sa scolarité d’une année peut permettre en moyenne de gagner 10% de salaire en plus.
– 7% des Français ignorent que 140 000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme.
Enfin, près de sept Français sur dix indiquent avoir entendu parler de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant et de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant, seuls 3 sur 10 voyant précisément ce dont il s’agit.
« Aujourd’hui, avec le recul d’années d’actions de notre association, on s’aperçoit que les enjeux actuels sont moins l’accès à l’école que la qualité de l’éducation dispensée. », déclare Catherine Alvarez, Directrice Générale d’Asmae.
Education et droits de l’enfant dans le monde : les Français plébiscitent l’école, les associations et les parents.
Pour agir efficacement en faveur de l’éducation dans le monde, les Français déclarent avant tout faire confiance à l’école, à 78%, aux associations et ONG à 73%, (dont 85% des 18-24 ans) et aux familles à 70%.
Sur l’efficacité d’action en faveur des droits de l’enfant cette fois, les Français déclarent faire confiance tout d’abord à l’école (79%, dont 90% des 18-24 ans), aux associations et ONG (78%, dont 87% chez les 18-24 ans) et aux parents et familles (75%), tandis que les Etats et les pouvoir publics ne rassemblent « que » 55% des réponses.
Si l’école figure en tête, c’est qu’elle est autant appréciée que critiquée, elle apparaît indispensable pour développer l’éducation et garantir les droits de l’enfant car c’est avant tout à ce niveau que des leviers d’actions existent, estiment les Français. Les associations et les ONG apparaissent également comme des acteurs de premier plan, surtout pour la tranche 18-24 ans, alors qu’ils nécessitent avant tout un besoin supplémentaire de moyens financiers pour 42% des Français (dont 60% des 18-24 ans) et humains (37%).
Par ailleurs, les droits de l’enfant sont perçus comme bien respectés en France (90%) et dans les pays développés (85%) à l’inverse des pays en développement où 59% des Français pensent qu’ils sont plutôt mal respectés et 32% très mal respectés.
Fracture générationnelle en France : si en moyenne, il n’y a que 44 % des Français satisfaits par l’éducation, ce sont les jeunes qui sont les plus satisfaits, à 57%
Lorsque l’on aborde le sujet de l’éducation au delà de la sphère scolaire (en incluant la famille, les valeurs, le lien entre les générations), la majorité des Français (56%) se déclare insatisfaite de l’éducation de manière générale en France (dont 65% des seniors), les plus jeunes étant la seule catégorie majoritairement satisfaite (57% des 18-24 ans, suivi à 49% des personnes avec enfant).
Les réactions sont alors variées et on note globalement une fracture générationnelle entre un regard plus critique notamment des seniors, que la tranche 18-24 ans qui partage moins ces visions. Pour autant, la plupart des Français considère que la France est en retard en matière d’éducation par rapport aux autres pays développés (62%, dont 70% des cadres et professions libérales).
L’Europe, championne du monde de la scolarisation
La scolarité est perçue de bonne qualité en Europe (contenu, enseignants et conditions matérielles) pour 67% des Français, dont 79% des 18-24 ans et 80% des cadres et professions libérales. La scolarisation des enfants est plus aboutie en Europe, puisque 86% pensent que la majorité des enfants est scolarisée (95% des 18-24 ans) et pour 67% des répondants la majorité des enfants poursuit des études jusqu’au niveau supérieur (84% des 18-24 ans).
Au niveau mondial, l’Afrique apparait particulièrement en retard (18% pensent que la majorité des enfants est scolarisée et que seuls 2% des enfants poursuivent leurs études au niveau supérieur), tandis qu’en Asie, 18% des Français pensent que l’accès est équitable entre filles et garçons et 24% que la majorité des enfants poursuit des études jusqu’au niveau supérieur. L’Amérique se distingue par un fort taux de scolarisation (79%) et une scolarité de bonne qualité (60%), des chiffres proches de ceux de l’Europe.
Cette enquête a été réalisée en ligne du 3 au 5 novembre 2015 auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de Français âgés de 18 ans et plus. L’Asmae (association Sœur Emmanuelle) est une organisation de solidarité internationale, laïque et apolitique fondée par sœur Emmanuelle en 1980. Spécialisée dans le développement de l’enfant, elle travaille en partenariat avec des associations locales et a pour mission de donner accès à l’éducation et à la protection des enfants les plus vulnérables.
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