PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

Dans une nouvelle publication de PISA à la loupe, l’OCDE s’est intéressée au rôle que peut jouer l’école dans l’intégration des immigrés. Tout d’abord, l’OCDE a voulu relativiser, grâce à des chiffres, l’impression d’une arrivée massive d’immigrés en Europe.
 
Selon les données collectées, ces dernières années, « l’augmentation du nombre d’élèves nés à l’étranger s’est concentrée dans un nombre limité de pays. Entre 2003 et 2012, la part des élèves de 15 ans immigrés de la première génération (soit ceux nés à l’étranger de parents également nés à l’étranger) n’a ainsi augmenté que de 0.4 point de pourcentage, en moyenne, dans les pays de l’OCDE. Mais cette même part a augmenté d’environ 6 points de pourcentage en Irlande, de 5.5 points de pourcentage en Espagne et de 4 points de pourcentage en Italie. »
 
Mais, l’augmentation de la proportion d’élèves immigrés dans un système éducatif n’impacte pas nécessairement le niveau des élèves. Ainsi, « selon les données de l’enquête PISA, il n’existe pas, dans les pays de l’OCDE, de corrélation significative entre le pourcentage d’élèves immigrés et la performance des élèves. »
 
En revanche, « le milieu socio-économique des élèves est une variable plus étroitement liée à la performance que leur statut au regard de l’immigration, et c’est au sein même des pays que cette corrélation s’observe le plus nettement. Les établissements présentant une plus forte concentration d’élèves immigrés se situent souvent dans des quartiers pauvres. Aux États-Unis, les élèves issus de l’immigration représentent ainsi 21 % de la totalité des effectifs d’élèves, mais 40 % des effectifs scolarisés dans des établissements défavorisés. »
 
Les auteurs de cette étude ajoutent que « dans les pays de l’OCDE, les élèves fréquentant des établissements où les élèves immigrés représentent plus de 25 % des effectifs obtiennent un score en mathématiques inférieur de 18 points à celui des élèves fréquentant des établissements ne scolarisant aucun élève immigré. Les écarts les plus marqués entre ces deux types d’établissements s’observent en Belgique, en Grèce et aux Pays-Bas.
 
Après contrôle du niveau socio-économique des élèves et des établissements, la différence moyenne de performance entre les établissements présentant une forte concentration d’élèves immigrés et ceux n’en scolarisant aucun est réduite de plus de moitié, s’établissant alors à 5 points de score, et n’est plus statistiquement significative dans la plupart des pays. L’enquête PISA révèle ainsi que ce n’est pas la concentration d’élèves immigrés dans un établissement, mais plutôt celle d’élèves défavorisés, qui entrave la réussite tant des élèves immigrés que de leurs pairs autochtones. »

 
En revanche, « les systèmes d’éducation jouent un rôle important dans la réussite scolaire des élèves immigrés, comme en atteste la différence de performance des élèves immigrés originaires du même pays et issus d’un milieu socio-économique similaire selon le pays d’accueil où ils sont scolarisés.
 
En moyenne, les élèves nés à l’étranger originaires de pays de langue arabe et vivant aux Pays-Bas obtiennent ainsi un score en mathématiques supérieur de 100 points à celui de ceux installés au Qatar, après contrôle du milieu socio-économique.
 
Les élèves albanais ayant émigré en Grèce obtiennent un score en mathématiques supérieur de 50 points à celui de leurs compatriotes issus d’un milieu socio-économique similaire, mais installés au Monténégro – soit un écart très proche de la différence moyenne de performance entre la Grèce et le Monténégro. »

 
Il faut aussi garder à l’esprit que « l’évolution de la performance des élèves immigrés au fil du temps laisse également penser que les politiques d’éducation viennent compléter les politiques sociales pour favoriser l’intégration.
 
Ainsi, en moins de dix ans, l’Allemagne est parvenue à réduire sa proportion d’élèves immigrés peu performants de 11 points de pourcentage et à améliorer la performance en mathématiques des élèves immigrés de la deuxième génération de 46 points de score – soit l’équivalent de plus d’une année de scolarité dans le cadre institutionnel. »

 
C’est pourquoi, « les élèves immigrés peuvent devenir un élément essentiel des systèmes d’éducation et une ressource précieuse pour leur pays d’accueil – à condition de lever rapidement les obstacles à l’intégration scolaire et sociale à l’école. Les  politiques d’éducation encourageant l’inclusion scolaire et proposant des programmes d’aide linguistique à l’école peuvent aider à faciliter l’intégration des immigrés de la première génération, favorisant ainsi à leur tour d’autant l’intégration de leurs enfants. »
 

Et de conclure en précisant que « les systèmes d’éducation ont un rôle essentiel à jouer dans l’intégration des immigrés. Il convient de proposer le plus tôt possible des programmes répondant aux besoins cognitifs et psycho-sociaux des élèves en difficulté afin d’éviter que les écarts de connaissances et les difficultés de communication ne deviennent des sources d’exclusion sociale. Ces interventions ciblées, alliées à des efforts plus globaux pour réduire l’incidence du milieu socio-économique sur la performance, peuvent à terme profiter à tous. »

Lire la suite : http://savoir.actualitte.com/article/analyses/1304/quel-est-l-impact-de-l-ecole-sur-l-integration-des-immigres

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