ÉDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE : Les pratiques physiques ou sportives évoluent à l’école et dans la société. Dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, apparaît le concept d’éducation physique, qui englobe les soins et les exercices du corps. Médecins et pédagogues n’auront alors de cesse de vanter les bienfaits éducatifs des pratiques physiques tant du point de vue de la santé que de la morale. L’hygiène à laquelle elles contribuent est en effet considérée comme une vertu. Et, si l’éducation physique aide à la santé et à la vertu, c’est aussi parce qu’elle prévient du vice. Avant 1900, la gymnastique, assimilée aux exercices militaires, est « la science raisonnée de nos mouvements et de leurs rapports avec nos sens, notre intelligence, nos moeurs et le développement de nos facultés ». L.Amoros, 1810. La discipline est prévue dans les programmes de l’enseignement secondaire depuis le XIX’ siècle, mais elle n’y trouve sa place que progressivement, jusqu’à l’ouverture, en 1933, de l’École normale d’éducation physique et sportive. Dans l’enseignement féminin, elle n’est pas envisagée de façon officielle avant la circulaire du 2 mai 1923, qui lui fait bénéficier de l’assimilation de l’enseignement féminin à l’enseignement masculin. La notion d’éducation physique est alors considérée comme « l’action méthodique, progressive et continue, de l’enfance à l’âge adulte, ayant pour objet d’assurer le développement physique intégral; d’accroître les résistances organiques; de mettre en valeur les aptitudes dans tous les genres d’exercices naturels et utilitaires indispensables… ; de développer l’énergie et toutes les autres qualités d’action ou viriles; enfin de subordonner tout l’acquis, physique et viril, à une idée morale dominante : l’altruisme », Hébert, 1938.
À la même période, R.Lallau, secrétaire de l’office départemental d’O.P.du Nord, rédige un opuscule sur le Rôle de l’éducation physique en orientation professionnelle : « Pour armer les enfants dans la lutte pour la vie, il ne faut pas que
les orienteurs laissent dans l’ombre tout ce qui touche la santé physique du travailleur », La préparation à l’effort, l’étude des différences existent entre les hommes doivent permettre « à apprendre à chacun dans son métier le moyen d’obtenir le meilleur résultat utile avec le minimum de dépense et de fatigue ».
Dans les années soixante, les Instructions officielles inscrivent l’éducation physique dans une perspective sportive au sein d’une société où le sport devient synonyme de santé : « L’éducation physique et sportive agit sur l’individu conçu dans sa totalité et contribue à la formation de sa personnalité en l’aidant à s’épanouir physiquement, intellectuellement et moralement» (Extrait des I.O. du 19 octobre 1967). Tant à l’école primaire qu’au collège et au lycée, l’EPS devrait trouver place dans un enseignement fondamental. L’arrêté du 24 mars 1993 relatif au baccalauréat et autres examens de l’Éducation nationale propose un contenu nouveau aux épreuves d’éducation physique.
En France,la première véritable loi sur le sport date de 1975 : « Développement de l’éducation physique et du sport» à laquelle a succédé la loi de 1984 : « Organisation et promotion des APS» déjà plusieurs fois modifiée. Le Comité national d’évaluation, 1999, précise que « L’activité physique est une composante indispensable de toute formation…, tant il est vrai que toute activité intellectuelle suppose un certain équilibre physique ». La gymnastique n’est que l’une des composantes de l’éducation physique en général.
Pour les théories sociologiques de la pratique sportive, J. Corneloup, 2002, « continuellement, le sport serait tiraillé entre deux mouvements, la libre turbulence du jeu (païda) et la discipline fonctionnelle (ludus), entre le logos et le mythos, entre la morale et l’esthétique ». L’éducation physique et sportive cultive la démarche expérimentale et sollicite l’esprit critique (observation, analyse et évaluation). Les activités physiques et sportives ont pour finalité l’efficacité de l’action, son esthétisme et même son éthique. Ces savoirs sont intégrateurs de connaissances plurielles (physiologique, physique, didactique … ) contribuant à une ouverture pluridisciplinaire.
Il existe un sport associatif qui, par le concours des fédérations, représente une véritable activité culturelle et de socialisation: « Le club sportif est souvent le premier engagement personnel de l’enfant. C’est l’apprentissage d’un comportement original hors des normes scolaires». B.Jeu, 1993.
Le rapport « Femmes et sport» remis en 2005, par B. Deydier, intitulé : « Changer le regard sur la femme dans le sport» remarque que dans les cités, il existe de nombreux freins (inadaptation de l’offre sportive, freins d’ordres religieux, financier, etc.) à la pratique sportive pour les filles.
La filière STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives) a beaucoup augmenté ces dernières années, puisque les effectifs ont passé de 11 600 étudiants en 1990 à 47700 en 2003. Contrairement à une idée reçue, la filière ne forme pas que des « profs de gym » en surnombre.
Les diplômes STAPS sont inscrits dans le « Recueil national des certifications professionnelles» et les débouchés offerts à ses étudiants se diversifient sans cesse, (Le Monde du 11 avril 2006).
Corps; Didactique; Discipline; Morale; Orientation professionnelle; Santé; …