EXTRAIT
La réussite éducative est une notion plus large que celle de réussite scolaire. C’est la raison pour laquelle son action doit s’inscrire dans un cadre partenarial évident, notamment avec les collectivités. La réussite éducative vise à traiter les déterminants de la réussite scolaire, déterminants qui sont d’ordre géographique, social, économique, culturel ou liés à la santé. Elle a d’ailleurs noté avec beaucoup d’intérêt que la Région relance le Pass contraception, initié par Ségolène ROYAL et largement abandonné depuis. Pour beaucoup de jeunes filles, c’est un sujet qui mérite attention.
La réussite éducative vise aussi à garantir, au-delà de la transmission des savoirs, la transmission de valeurs et de codes sociaux afin de favoriser l’apprentissage de la citoyenneté et l’avènement de futurs citoyens responsables et ouverts sur le monde.
Le champ d’action de George PAU-LANGEVIN est donc vaste et, par nature, transversal et interministériel, quoique Vincent PEILLON l’associe largement à son travail, puisque la réussite éducative est la finalité de l’Education nationale. Associée à la grande concertation sur le rythme scolaire, elle estime que d’autres sujets sont davantage au coeur du rôle qui lui est imparti :
les dispositifs d’éducation prioritaire à travers la lutte contre les inégalités ;
la préservation et même la promotion de la mixité sociale au sein de l’École afin de favoriser un apprentissage de la citoyenneté.
Dans les établissements d’Île-de-France cohabite une grande variété d’origines sociales, culturelles, géographiques qui en fait la richesse et l’intérêt mais aussi la difficulté pour les éducateurs. Georges PAU-LANGEVIN relève à cet égard l’action des médiateurs culturels, qui peuvent s’avérer un levier particulièrement intéressant pour faire vivre cette mixité.
La tâche du Gouvernement est de mettre la mixité sociale au coeur du pacte républicain. Et en conséquence, elle « est et doit être » au coeur de l’École de la République. Le ministère délégué à la Réussite éducative va concentrer ses efforts pour faire de la mixité sociale non seulement un objectif mais une réalité. Le rapport de Madame la Sénatrice Françoise
CARTRON sur la carte scolaire montre de façon préoccupante que les modifications de la carte scolaire ont contribué à faire reculer cet objectif de mixité sociale au sein des établissements scolaires.
Les dispositifs d’éducation prioritaire ont tenté de mettre en oeuvre des mécanismes correctifs des inégalités. Beaucoup d’innovations ont vu le jour, de nombreuses expérimentations originales ont été mises en oeuvre. Pour autant, les résultats à ce jour restent insuffisants. L’école ne parvient pas à corriger les inégalités. Une étude tend au contraire à montrer que les inégalités seraient plus préoccupantes au niveau de la 3e que du CM1. Loin de combler les inégalités, certains établissements, notamment en ZEP, ont donc tendance à les voir s’accroître. C’est pour lutter contre le déterminisme social que le ministère s’engage, mais il ne pourra réussir sans l’appui déterminant des collectivités locales.
George PAU-LANGEVIN en profite d’ailleurs pour saluer les travaux engagés par le professeur ROCHEX, dont la contribution est précieuse pour penser un système éducatif plus juste. Dans ses travaux, il souligne non seulement que l’école ne corrige pas les inégalités mais, plus alarmant, qu’elle contribue à les construire.
Le constat n’est donc pas positif, et ce en dépit d’un effort considérable : la politique d’éducation prioritaire représente un surcoût de plus de 1 milliard d’euros et 15 000 postes de personnel. George PAU-LANGEVIN affirme son désir de voir ces moyens utilisés de manière à obtenir des résultats à la hauteur des espérances. Dans le cadre de la concertation prochaine menée conjointement avec le Ministre de l’Education nationale, George PAU-LANGEVIN s’interrogera sur l’efficacité des mesures
mises en place. Les expériences menées à l’étranger prouvent qu’il n’y a pas de fatalité en la matière et que les moyens d’améliorer la situation existent.
Il faut donc collectivement repenser la politique en faveur des élèves les moins favorisés, analyser les atouts et les utiliser au mieux pour soutenir, encourager ces élèves, leur prouver qu’ils ont un dynamisme et des compétences dont le pays a besoin.
L’exigence de justice sociale doit conduire à repenser le système scolaire pour qu’il permette à chaque élève d’y trouver épanouissement, estime de soi et réussite.
Cette refondation de l’école républicaine n’est pas un voeu pieux. Elle est déjà en marche. Vincent PEILLON et George PAU-LANGEVIN pourront en recenser les actions dans le cadre de la concertation.
Le Président HOLLANDE a fait, dans sa campagne, une priorité de la jeunesse. La France qui a la chance d’avoir une jeunesse dynamique et diversifiée, ne peut se contenter d’en laisser une large part avec le sentiment de ne pas être reconnue, d’être une charge pour son pays plutôt qu’un atout.
La priorité fixée par la campagne présidentielle est celle de redonner confiance à la jeunesse dans le pacte républicain et dans les actions engagées par le pays pour faire en sorte que la vie de la génération qui vient soit meilleure que celle de la génération qui la précède.
La question centrale est donc celle de la définition des actions à mettre à jour et à mettre en oeuvre pour parvenir à cet objectif, tout en veillant à ne pas éparpiller les énergies. Il faut s’appuyer sur les enthousiasmes et les réussites pour poursuivre le travail engagé et parvenir à des résultats plus conformes aux attentes. George PAU-LANGEVIN remercie donc la Région pour les actions engagées, l’Observatoire pour les travaux et les études dont il peut éclairer le débat. Elle formule le voeu que la jeunesse soit grâce à ces travaux la plus heureuse et la plus utile à son pays. Elle félicite les participants pour le travail réalisé et les encourage pour la tâche qui les attend.
Compte-rendu complet des travaux en PJ