Mon maître d’école est un film documentaire sur un maire instituteur réalisé par l’une de ses anciennes élèves. C’est avec tendresse que la réalisatrice Émilie Thérond, filme son ancien instituteur de Saint-Just-et-Vacquières (dans le Gard), lors de sa dernière année avant la retraite. Du jour de la rentrée à la kermesse qui marque la fin de l’année scolaire, ce documentaire dresse le portrait de Jean-Michel Burel, instituteur qui s’apprête à prendre sa retraite. Maître d’une classe de plusieurs niveaux dans ce petit village du Gard, Jean-Michel Burel s’efforce de donner confiance à ses élèves, pour mieux les aider à grandir. Pour cet homme, également maire de sa commune, la tolérance et la sagesse s’enseignent en effet au moins autant que l’orthographe, la grammaire et l’arithmétique.
Au-delà de la simple chronique, le film réserve des moments de vie qui en disent plus long que les propos recueillis du maître ou le commentaire off. Ainsi cet exercice de lecture au pied du monument aux morts, lors des cérémonies du 11 Novembre : un condensé d’école publique républicaine. Ce film, très humain montre aussi combien l’instituteur-maire joue un rôle indispensable dans le village. Il passe toutes ses journées, même le week-end dans sa mairie-école, il y accueille les enfants, même hors du temps scolaire, il y fait le ménage ou encore y accueille un jeune handicapé du village.
Une étude du Cevipof, réalisée en 2014 après les élections municipales, étudiait les changements intervenus dans le profil socio-professionnel des maires depuis les années 80 (lire Maire info du 22 mai 2014). L’étude pointait « une évolution frappante » concernant les maires des communes de plus de 30 000 habitants issus des catégories sociales les plus modestes (ouvriers, employés du privé, instituteurs) : alors qu’en 1983, il y avait encore plus de 20 % de maires appartenant à ces catégories sociales (12,7 % d’ouvriers/employés et 7,3 % d’instituteurs), cette proportion était tombée, en 2014, à 1, 2 % (0,4% d’ouvriers/employés et 0,8 % d’instituteurs). Une raison de plus sans doute d’aller voir le film d’Emilie Thérond. Ce dernier est projeté dans 141 salles en France.
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