Comment apprendre à compter et calculer ? Près de 300 participants, venus de 3 continents, sont réunis pendant deux jours à Paris pour écouter la fine fleur des experts à l’appel du Cnesco. La conférence comprend un jury qui devrait faire de préconisations pour relever le niveau en maths des écoliers français, en net déclin.
40% d’échec
Création de la loi d’orientation, le Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO) a pour mission d’évaluer le système scolaire. Après le redoublement et la ségrégation sociale, il aborde le 12 novembre la question de la numération. Et il le faut à sa façon, en réunissant une conférence de consensus dotée d’un jury composé d’enseignants, de cadres éducatifs et de parents. Et d’un objectif : faire le tri entre les pratiques pédagogiques, faire le point des connaissances.
Nathalie Mons, présidente du Cnesco, frappe les esprits dès l’ouverture en lançant un nombre : 40% des élèves de 6ème n’ont pas acquis les fondamentaux. On savait par Pisa que le score des jeunes français à la fin du collège était modeste comparé à celui des autres pays. On sait maintenant que le niveau d’entrée au collège est faible. Et comme celui à la sortie de maternelle est plutôt bon, c’est donc sur l’école primaire qu’il faut faire porter les efforts. D’où la conférence. CQFD ?
Maths et habiletés non mathématiques
Michel Fayol, président de la conférence, rappelle que la réussite en maths au primaire est prédictive de la réussite scolaire finale et même de la réussite professionnelle. Il rappelle aussi que les inégalités apparaissent très tôt et qu’intervenir précocement est plus efficace.
Suffit-il d’apprendre les maths pour réussir ? Pour M Fayol les capacités en maths renvoient à des capacités non mathématiques : capacités langagières, à se situer dans l’espace, à faire travailler sa mémoire à développer son attention. Toutes ces habiletés doivent être développées par l’école. Lesmaths sont une conjonction de ces habiletés.
Alors le programme fait la part belle au bilan mais aussi à l’état des savoirs sur ces habiletés. Le premier jour permet de faire le point sur le bilan du niveau des jeunes français et sur les difficultés d’apprentissage. . Le deuxième jour abordera la question de la relation entre résolution de problèmes et opérations , de la formation des enseignants et des ressources.
Quelle place pour les neurosciences ?
Différentes tendances et différentes spécialités sont présentes dans la conférence. Mais il y a un grand absent : Stanislas Dehaene. Le spécialiste des neurosciences a pourtant beaucoup publié sur l’apprentissage des maths. Pour M Fayol, la neuro psychologie « joue un rôle fondamental dans ce qui est en train de s’installer dans l’enseignement des maths ». Mais c’est dans la liaison entre Piaget et Dehaene que la conférence semble s’inscrire. Ainsi Henri Lehalle reprend les travaux sur les bébés pour repérer des étapes dans le développement des enfants.
Une progression qui donne des espoirs au jury. Les bébés réagissent à de différences de numérosité. A partir de 2 ou 3 ans, les enfants peuvent représenter des quantités par des signes. A partir de 6-7 ans, la notion de nombre inclut la classification et l’ordination. A partir de 10 à 12 ans, le jeune est capable de formuler des lois numériques générales. L’être humain est bine un animal mathématique. Et il y a bien du travail pour le jury..
F Jarraud
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