Maltraitance
Néologisme qui s’est imposé au point de devenir un mot d’usage courant. »Le regard porté sur l’enfant et la famille s’est radicalement transformé. Un soupçon a priori pèse désormais… sur tous les adultes en charge de l’enfant. La notion de maltraitance induit une continuité entre le mal-être de l’enfant et le danger, entre les contraintes inhérentes à toute éducation et la violence qui détruit et déstructure », L. Gavarini et F.Petitot, 1998.
La maltraitance d’enfant recouvre tous les faits et actes de négligence et de malveillance répétés (sévices corporels, violences sexuelles…), qu’un enfant subit par des abus de pouvoir de l’adulte, pouvant entraîner de graves troubles physiques, psychologiques ou psychosomatiques. La définition légale donnée par l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée (ODAS) est : « l’enfant maltraité est celui qui est victime de violences physiques, cruauté mentale, abus sexuels, négligences lourdes sur le développement physique et psychologique ». Sur cette base, on estime à près de 85 000 enfants maltraités ou en situation de dangers recensés en 2000.
Selon C.Kempe »le nombre d’enfants victimes de mauvais traitements ne sera probablement jamais connu ». D’après l’association, « Enfance et Partage », cette violence à enfant touche parmi les sujets concernés 75 à 80% des moins de 3 ans, les filles étant les plus touchées. Elle serait la deuxième cause de mortalité infantile (1 à 2 enfants maltraités meurent chaque jour en France de sévices corporels). Un mineur sur dix serait concerné. Beaucoup de cas ne sont pas signalés notamment parce qu’il est parfois difficile d’apprécier si l’acte n’est accidentel ou provoqué volontairement. Les mal traitants sont souvent eux-mêmes d’anciens enfants battus, mais la répétition infernale n’est pas fatale.
La maltraitance peut être de différentes natures : châtiments corporels (coups, blessures, brûlures), manque de soins vitaux, abandon moral, agressions sexuelles (attouchement, inceste ou viol). Elle se manifeste par la perturbation du développement psycho-affectif, mais aussi intellectuel qui est la cause d’échec scolaire. Les troubles de comportement chez l’enfant peuvent susciter des soupçons, lorsque celui-ci présente un syndrome dépressif (apathie, repliement sur soi, tristesse), de l’anxiété, de l’agressivité, ou laisse apparaître une pseudo-maturité. Paradoxalement, l’enfant protège ses parents. (Delwasse, 1991, Miljkovich, 1991 : Rapoport et Roubergue, 1988).
Outre « un comportement autodestructeur » à l’adolescence (O.Bourguignon, 1984), les victimes de maltraitance deviennent à l’âge adulte sujets à l’agressivité envers leurs propres enfants. Mais cette propension n’est pas inéluctable surtout si le sujet est suivi. Dans le cadre d’une approche fondée sur un modèle écologique, la problématique des jeunes enfants victimes de mauvais traitements doit être située dans l’ensemble des interrelations complexes de facteurs situés à différents niveaux systémiques. L’hypothèse d’un lien entre l’évolution de la maltraitance et le contexte socio-économique n’est pas démontré.
La maltraitance est un phénomène séculaire et endémique que l’on trouve dans tous les milieux sociaux et pas seulement dans ceux dits défavorisés. Les carences éducatives des parents, liées notamment à des problèmes psychiatriques et à des séparations conflictuelles, constituent le principal facteur de risque. De tou temps, l’enfant a été laprorpîété desparents, essentiellement paternels, mais progressivement il devient un être reconnu en tatnque tel, et protégé juridiquement. En 1989, l’enfance maltraité estreconnue comme un problème de sopciété relevant de la santé publique. La loi du 10 juillet 1989 met en place desactions de prévention : installation de Groupements d’intérêt publique (G.I.P) réunissant l’ Etat, les départements et le secteur associatigf ; création du Service national d’accueil téléphonique pour l’enfance maltraité (S.N.A.T.E.M), lie d’écoute, d’information er de conseil ; formation des personnels s’occupant de la ^rotection des enfa nts ; et l’obligation pour toute personne, y compris le psychologue de signaler la connaissance de cas de maltraitance. Les signalements d’enfants en danger se stabilisent à un niveau très élevé. Pour juguler le phénomène, les pouvoirs publics ont relancé la lutte contre la maltraitance, S. Royal, septembre 2000.
Peut-on définir des conditions de (« bientraitance » ? selon J.-P. Pourtois et Desmet, 2001, la bientraitance est un fait multi déterminé en douze besoins psychosociaux aux composantes affectives, cognitives, sociales et idéologiques dont la définition dépend de six théories différentes : éthologique, neurologique, psychanalytique, systémique, béhavioriste et socioculturelle.