Le débat sur le déficit de la branche maladie du régime de Sécurité sociale ne doit pas occulter un élément essentiel : la France dispose de l’un des meilleurs systèmes de soins au monde. Si les Français et surtout les Françaises sont parmi les habitants qui vivent le plus longtemps au monde, c’est bien, en partie1, parce qu’on y est bien soignés. Les jeunes profitent bien entendu de cette situation. Les enfants bénéficient en particulier d’un système très souvent cité en exemple au niveau international : la protection maternelle et infantile (ou PMI) qui permet un suivi sanitaire gratuit de la population des jeunes mères et de leurs enfants.
L’état de santé des jeunes s’améliore, profitant de l’élévation des niveaux de vie et d’éducation, comme de la qualité des soins. Une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé2 indique qu’à l’âge de 15 ans 80 % des filles et 90 % des garçons disent être en « bonne » ou en « excellente » santé. Exemples parmi d’autres, à 12 ans, la part de jeunes qui n’ont aucune carie est passée de 12 % en 1987 à 56 % en 2006 ; la consommation de tabac diminue au fil des enquêtes, même si on compte encore tout de même 18 % de fumeurs quotidiens à 15 ans ; dans le domaine de la prévention des maladies sexuellement transmissibles et notamment du Sida, des progrès notables ont été enregistrés (même si la plus grande vigilance reste de mise).
L’amélioration globale ne doit pas masquer les difficultés qui subsistent. La France est l’un des pays où les 15-24 ans se suicident le plus, avec environ 600 décès par an et des milliers de tentatives. Témoignage d’un mal-être qui s’exprime parfois par la violence, mais aussi par le repli sur soi et l’enfermement. D’autres maladies frappent spécifiquement les jeunes, comme l’anorexie, qui toucherait entre 30 et 40 000 jeunes, surtout des femmes. Enfin, l’alcoolisme – même si la consommation globale diminue – continue à faire des ravages. Pas moins de 20 % des garçons et 12 % des filles de 15 ans déclarent avoir été ivres au cours des trente derniers jours. La répression très forte ces dernières années de la consommation de cannabis a pu favoriser la consommation d’alcool comme substitut légal.
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