LECTURE
Il est important d’établir une distinction entre certains termes :
Lire, apprendre à lire, savoir lire, se préparer à apprendre à lire.
Selon Inizan, A. 1993, lire , « c’est accéder à la pensée confiée à l’écrit, mais ajoutons une condition exigeante : sans révélation préalable de cette pensée ».
Apprendre à lire, c’est « pour qui sait parler, acquérir les modalités de transcription de sa langue, c’est acquérir comment s’écrit ce qu’il sait dire. C’est apprendre l’écrit ».
Savoir lire, c’est « une compétence qui sanctionne la maîtrise de ces modalités ».
Se préparer à apprendre à lire, c’est « acquérir les savoirs et les outils cognitifs qui vont être impliqués dans le proche apprentissage de l’écrit ».
Apprendre à lire , précise Chauveau, G. 1993, « Ce n’est pas seulement acquérir et perfectionner un certain nombre d’habiletés, ce n’est pas seulement entrer dans l’écrit ou maîtriser progressivement la langue écrite, c’est plus profondément entrer dans la culture de l’écrit, s’approprier ses pratiques et ses valeurs…
Devenir lecteur, c’est de venir un pratiquant de la culture écrite : connaître les principales fonctions de l’écrit (informative, imaginative…) , les raisons culturelles d’apprendre à lire ».
En définitive, la lecture est un savoir faire très complexe, en développement continu, et qui comprend de nombreux sous savoir-faire comme ceux nécessaires dans les manifestations les plus ordinaires de la vie courante (un prospectus, une liste de commissions, une carte postale…) ou dans ses formes les plus cultivées (utiliser un dictionnaire ou savoir lire cartes et tableaux dans les sciences sociales, etc…)
L’activité de lecture n’est pas seulement une activité de décodage linguistique mais elle est doublée d’une activité qui s’exerce sur les contenus exprimés.
A ce titre, elle relève d’aptitudes mnémoniques (qui relève de la mémoire), perceptives et cognitives générales. On voit par là qu’apprendre à lire, ce n’est pas seulement apprendre au sens d’acquérir des connaissances, des savoir-faire, des techniques; c’est également comprendre, conceptualiser l’écriture et la lecture.
La lecture est une habitude qui se construit dès la petite enfance ; c’est aussi une affaire de famille. Si l’influence des parents dans la transmission du goût de la lecture tend à s’atténuer , le facteur familial apparaît déterminant :
« Le fait pour l’enfant de voir ses deux parents lire, mais aussi d’avoir des parents qui discutent avec lui de ses lectures, l’amène de façon quasi assurée à lire à l’âge adulte » .(Michaudon, INSEE Première, n° 777, mai 2001).