L’enseignement catholique semble s’être sécularisé mais c’est plutôt la vision consumériste, la pluralité de l’école qui prévaut dans l’opinion publique.
La préférence religieuse en tant que telle est reléguée au second plan à tel point que les gouvernements de droite comme de gauche évitent soigneusement de réveiller la querelle scolaire. Nous pouvons le regretter mais c’est un fait avéré. Faudra-t-il aussi longtemps pour solder le différend entre l’Ecole et l’Islam ? A l’évidence, ni la loi de 2004 sur le port des signes religieux, ni la nécessité d’introduire dans les programmes un enseignement du « fait religieux » n’y suffiront. Il y a pourtant urgence. Le fossé se creuse entre l’école et une partie de la population musulmane; refus de la minute de silence dédiée aux victimes des attentats de janvier, adhésion aux journées de retrait organisées pour protester contre les « ABCD de l’égalité ».
Dans un monde idéalement laïque, cette défiance devrait être combattue sans tenir compte du terreau qui la nourrit. Ce monde n’est pas le nôtre, mais les réponses traditionnelles risquent fort de se révéler insuffisantes..
Reste alors l’hypothèse de voir émerger un enseignement confessionnel musulman qui accepterait de se fondre dans le moule défini par la loi Debré. L’autre hypothèse, mortifère serait de voir apparaître un enseignement privé hors contrat, donc incontrôlable. L’Etat ne doit-il pas tendre la main à tous ceux qui se réclament de l’Islam, prêts à jouer le jeu selon les règles qui permirent de solder la querelle scolaire au siècle dernier ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la laïcité y gagnerait, et plutôt que de s’enfermer dans la posture du « tout ou rien », elle éviterait aussi d’apporter de l’eau au moulin des fondamentalistes…
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