Les collectivités locales sont historiquement les organisatrices des grands services publics de proximité (crèches, eau, déchets, transports…). Ajoutons qu’aujourd’hui plus aucune grande politique publique ne peut être réalisée sans elles : sécurité, formation, lutte contre le chômage, développement économique, protection de l’environnement, action sociale…
Les collectivités locales ont souvent pris à bras le corps des actions pour lesquelles les administrations centrales n’avaient pu relever les défis : par exemple les plans de réhabilitation des lycées et collèges mis en œuvre par les régions et les départements à la fin des années 80 ou les transports ferroviaires régionaux. Lors des transferts de compétences, les collectivités locales ont su prendre le relais de l’Etat sans rupture de service pour les habitants. Et elles ont su le faire, ceci est trop rarement reconnu, sans dégrader leur situation financière qui, aujourd’hui encore, reste robuste.
Malgré ces constats plutôt positifs, la décentralisation fait l’objet de critiques récurrentes en France. Certains dénoncent le principe même de la décentralisation, contraire à une logique unitaire et égalitaire (on pourrait leur répondre que la gestion des politiques publiques par l’Etat n’est pas forcément si « égalitaire » que cela ! Ni entre les habitants ni entre les territoires…). D’autres vilipendent l’évolution des dépenses ou de la pression fiscale des collectivités locales.
Attention toutefois en cette matière aux messages par trop simplistes ! Certes on peut toujours constater ici ou là , à tel ou tel moment, quelques abus, quelques dépenses somptuaires ou inutiles, et il convient de les dénoncer ; mais ceci ne doit pas conduire à jeter l’opprobre sur l’ensemble des élus locaux qui gèrent le plus souvent leur collectivité avec cœur, prudence et pragmatisme.
A l’heure où s’expriment à la fois une demande de plus en plus forte de services publics accessibles et de qualité et la nécessité de parvenir à une meilleure situation d’ensemble des finances publiques, il est normal de chercher une plus grande efficacité dans la gestion des finances publiques. Dans ce contexte, le poids budgétaire des collectivités locales, près de 200 milliards d’euros de dépenses, amène tout naturellement à s’interroger sur la gouvernance de nos territoires, à la mesure de son efficacité économique ou à son évaluation.
[Lire la suite…->http://www.ensae.org/gene/main.php?base=61&base2=1&detail_article=740]