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" Il est intéressant de constater que les réflexions sur l’avenir de l’école sont quasiment toujours fondées sur le passé. L’exploitation systématique d’un âge d’or de l’école qui n’a jamais existé a fortement conditionné l’opinion publique. La nostalgie est une arme facile pour renforcer les conservatismes. C’est vrai que l’on ne peut progresser qu’à partir de ce que l’on est ou de ce que l’on croit avoir été. C’est vrai que l’on ne peut guère se développer en coupant ses racines.
Le fait est que les évolutions du système éducatif, et même celles que l’on a appelées « réformes », souvent abusivement, ont toujours été, des aménagements de l’existant, des corrections aux marges. On a modifié, complété, paraphrasé, rénové, dépoussiéré, colorisé. On a ajouté des contenus, sans en enlever. On a créé des dispositifs qui se sont superposés à d’autres avant d’être supprimés. Pour résoudre les problèmes, on a multiplié injonctions et incantations, on a réitéré chaque année depuis plus de 30 ans les mêmes recommandations en sachant qu’elles n’avaient pas été appliquées. On a déploré et on a parlé. Mais, fondamentalement, on n’a rien changé.
Toujours les mêmes disciplines, choisies pour l’éternité, cloisonnées, avec des programmes toujours trop lourds, toujours impossibles à « finir », toujours fondés sur des logiques de progression apparemment logiques, toujours déconnectés des finalités du système.