Une étude de l’Insee, publiée le 13 mars 2013, montre que l’apprentissage serait plus favorable que le lycée professionnel à la réussite scolaire pour les élèves de niveau V. L’étude précise aussi que le contexte local, et notamment le poids régional de l’apprentissage, joue un rôle important dans l’orientation des jeunes.
L’apprentissage serait plus favorable que le lycée professionnel à la réussite scolaire pour les élèves de niveau V (CAP ou BEP). C’est l’une des conclusions de l’étude de l’Insee sur l’apprentissage publiée le 13 mars 2013. L’étude porte sur un échantillon de 4.664 jeunes orientés en BEP ou CAP. 644 d’entre eux (soit 14%) suivent leur formation par la voie de l’apprentissage. D’après les résultats affichés, la proportion de jeunes qui abandonnent en cours de formation est de 8,5% pour les lycées professionnels, et de 10% pour les apprentis. Côté taux d’obtention du diplôme, on est également sur des résultats proches : 72% pour les jeunes en lycées professionnels contre légèrement moins de 70% pour les jeunes en contrat d’apprentissage. Mais l’étude va plus loin en étudiant la probabilité pour un jeune qui est en lycée professionnel d’avoir son diplôme et/ou d’abandonner sa formation s’il avait été en apprentissage. Et là, les résultats sont beaucoup plus favorables à l’apprentissage : "Si les lycées professionnels avaient suivi leur formation par apprentissage, leur taux de réussite à l’examen aurait été supérieur de 16 points de pourcentage", assurent ainsi Elodie Alet et Liliane Bonnal, les deux auteurs de l’étude, estimant qu’"il semblerait donc que dans tous les cas de figure, le passage par l’apprentissage favorise l’obtention du diplôme".
Le poids régional de l’apprentissage en question
Autre constat de l’étude : il est d’autant plus facile pour un élève de s’orienter vers une formation par apprentissage que ce mode de formation est développé dans sa région de résidence. Or, l’apprentissage est développé de manière hétérogène dans les régions. Ainsi, en Alsace ou dans les Pays-de-la-Loire, l’apprentissage est largement pratiqué. Dans d’autres régions, comme celles du nord de la France, il est beaucoup moins développé. "Le contexte local, résumé par le poids régional de l’apprentissage, s’avère un élément prépondérant dans l’arbitrage apprentissage/lycée professionnel", indique l’étude, précisant qu’"habiter dans une grande ville et en particulier à Paris diminue la probabilité de suivre une formation professionnelle par la voie de l’apprentissage". Un résultat qui peut s’expliquer par des effets d’offre de formation et/ou de structure socioéconomique du territoire.
Enfin, l’étude signale que l’apprentissage pour les formations de niveau V continue de souffrir d’une image négative et reste souvent considéré comme un dispositif de relégation des élèves qui ne s’adaptent pas au système scolaire traditionnel. Et cela, malgré les nombreuses campagnes de revalorisation de l’apprentissage lancées au fil des années. Le gouvernement actuel s’est quant à lui fixé des objectifs réalistes en matière d’apprentissage : passer de 433.000 actuellement à 500.000 le nombre de jeunes en apprentissage d’ici à 2017. Une loi est en préparation sur le sujet, et plus particulièrement sur la répartition de la taxe d’apprentissage. Elle doit être présentée à l’automne 2013.
Emilie Zapalski