A l’école primaire Flornoy et école maternelle Nuyens à Bordeaux, la rapidité de mise en route et la maniabilité des tablettes permettent à l’enseignant de consacrer plus de temps au suivi individuel de ses élèves.
Des activités plus variées et plus ludiques augmentent le plaisir d’apprendre de l’enfant. Le droit à l’erreur s’inscrit naturellement dans son parcours d’apprentissage.
Source : le site Education France
Compte-rendu d’expérience sur le site de l’Académie de Bordeaux
Le «tout en un» au service des apprentissages
Depuis octobre 2011, à l’initiative de la DSDEN de la Gironde, six enseignants de l’école maternelle Flornoy de Bordeaux, dans le but d’évaluer la plus-value des tablettes par rapport aux autres outils numériques utilisés jusqu’ici, expérimentent dans leur classe l’utilisation régulière ou ponctuelle de quatre tablettes numériques (ipad2). Cette expérimentation s’effectue dans le cadre d’un travail d’équipe concerté qui réunit tous les enseignants de l’école et des conseillers pédagogiques TICE.
Dans un premier temps, naturellement, les enseignants ont testé des applications éducatives existantes pour envisager la mise en place d’ateliers d’apprentissage. Cette utilisation leur est très vite apparue comme limitée et n’offrant guère de plus value autre que technique par rapport à l’utilisation de logiciels éducatifs sur ordinateurs. Les élèves manient plus facilement la tablette qu’un ordinateur et sont spontanément plus attirés par l’appareil, mais les apprentissages disciplinaires qu’ils effectuent avec les applications sont les mêmes, qu’on utilise une tablette ou un ordinateur « classique ».
En revanche, la concentration dans la tablette d’outils jusqu’ici dispersés, qu’il fallait utiliser séparément puis connecter à un ordinateur, a rapidement été perçue comme un atout majeur pour faire de la tablette un outil de production au service des apprentissages. Désormais chaque élève avait entre les mains, un appareil photo numérique, un caméscope, un enregistreur, un outil de saisie de texte, de mise en forme des productions qu’il pouvait utiliser en autonomie, sans l’aide du maître, pour élaborer un produit multimédia.
L’abécédaire, projet d’apprentissage en Grande Section (voir la vidéo)
En lien avec les programmes, les élèves abordent le principe alphabétique en mettant en relation des sons et des lettres par la réalisation d’un abécédaire. Ils cherchent des mots qui commencent par la lettre qu’ils ont choisi d’étudier. Pour chaque lettre de l’alphabet et sur chaque page, trois ou quatre mots seront retenus, écrits, illustrés, enregistrés par les élèves. L’ensemble sera réuni dans un livre, un abécédaire numérique.
Dans un atelier de huit élèves mobilisant les quatre tablettes, les élèves par binôme ont constitué une page de l’abécédaire portant sur une lettre choisie préalablement, commune à tous les binômes. Ce travail d’équipe permet de riches interactions orales entre élèves (argumentation, justification, confrontation, approbation, etc.). De plus, individuellement, chacun peut réaliser à volonté plusieurs essais, recommencer et effacer ses productions. Se tromper n’est vraiment pas un problème. Le statut de l’erreur est réellement pris en compte.
Une fois le projet achevé, chaque élève aura participé à l’élaboration de plusieurs pages et la classe disposera de quatre abécédaires complets, différents, un par tablette, source de nouvelles confrontations, consultables en autonomie grâce à l’apport de l’enregistrement audio de chaque mot. L’abécédaire sur tablette devient un outil de référence dans lequel chaque élève peut aller rechercher le «capital mots» de la classe mais aussi un outil de liaison entre la Grande Section et le Cours Préparatoire.
L’abécédaire, réalisation autonome multimédia
Avec l’application Book Creator, et les outils « tout en un » de la tablette, les élèves ont produit un livre en totale autonomie, tant sur le fond que sur la forme, ils ont été producteurs de textes, d’images et de sons.
Ils ont écrit, à l’aide du clavier, soit à partir d’un modèle, soit en cherchant entre eux comment écrire un mot nouveau. Ils se sont entraidés pour trouver quelles lettres saisir, pour choisir la taille et la couleur de la police. L’objet tablette favorise les interactions car il est plus facile à partager, plus ouvert, plus accessible qu’un ordinateur.
Pour l’illustration, les élèves ont pris des photos avec la tablette, les ont ensuite importées dans l’application et réduites au format qu’ils souhaitaient.
Ils ont enregistré leur voix pour dire les mots qu’ils ont trouvés. Il suffit ensuite de taper sur l’icône «Son» pour écouter le mot.
Eveil aux langues : création d’un imagier et d’un album visuels et sonores en langue anglaise
En Moyenne Section, la même démarche et les mêmes outils ont été utilisés pour créer un imagier.
Après la lecture de l’album « Monkey and me », les élèves ont recherché des images d’animaux pour créer un imagier sous forme de livre numérique en reprenant la structure langagière de l’album étudié.
Le fait de pouvoir écouter l’histoire en anglais ou de visionner l’imagier avec le son comme ils le souhaitent (écouter et ré-écouter) permet aux élèves un éveil aux langues riche avec une appropriation plus rapide de l’accent juste.
Apprendre à regarder, en Petite Section
Le but du projet était de produire des images pour devenir un meilleur lecteur d’images, de faire entrer des élèves de Petite Section dans le « virtuel ». Virtuel qui s’entend plus précisément comme un questionnement des élèves sur la relation entre l’objet et sa représentation. Lequel peut-on toucher ? Laquelle ne peut-on pas prendre dans sa main ? Qu’est ce que c’est ?
Les élèves ont photographié des bouchons issus de la collection de la classe. Les notions de cadrage et de zoom ont été des apprentissages qui se sont construits tout au long du projet. Le travail a commencé avec des appareils photos classiques puis des numériques et s’est poursuivi dans le cadre de cette expérimentation avec des tablettes numériques. Avec ces dernières, la possibilité de prendre des photos sous divers angles, de les questionner, de les comparer sans avoir à passer par un ordinateur simplifie la mise en place des activités. Le grand format tablette permet aussi des échanges plus aisés qu’autour d’un appareil photo, d’un format beaucoup plus réduit.
Conclusion
La simplicité d’utilisation de l’outil et sa forte affordance permettent de se détacher de contraintes techniques pour se centrer sur l’apprentissage. De fait, la capacité des élèves, même jeunes, à utiliser cet outil en autonomie est grande. L’action de l’élève sur les objets virtuels est directe et ne nécessite pas le recours à divers périphériques. La tablette numérique est un véritable support d’ouverture, d’échanges entre élèves et entre adultes. Si l’autonomie de l’élève est grande, le rôle de l’enseignant est fondamental et doit évoluer : créateur d’environnements pédagogiques, développeur de projets collaboratifs, facilitateur d’apprentissages.
Compte rendu rédigé par l’ensemble de l’équipe enseignante de l’école
Tablettes à l’école maternelle J. Ferry de Villenave-d’Ornon
Les élèves des 4 classes de l’école ont pu tester les tablettes (iPad 2), à différents moments de la journée et sous différentes formes : en atelier dirigé ou semi-dirigé (entraînement ou évaluation), individuellement et de manière autonome lors de l’accueil ou après un travail (découverte de manière intuitive ou réinvestissement), collectivement lors de séances de langage, activités musicales ou écoute d’histoires, enfin en remédiation pour l’aide individualisée aux élèves en difficulté…
Le travail proposé se fait soit par utilisation directe d’applications existantes, soit par la somme d’applications permettant la création d’un projet (imagier des élèves de la classe en PS, fabrication d’un album sur le même thème en PS puis en GS, avec présentation de l’album produit aux élèves de CP dans le cadre de la liaison GS/CP).
Les avantages de la tablette :
– matériel toujours prêt (pas d’attente au démarrage, peut être fermé et réouvert aussitôt)
– aucun problème technique (simplement vérifier la charge)
– tout en un, sans fil ni périphérique (utilité d’une borne WI-FI hors temps scolaire pour le téléchargement d’applications et la synchronisation sur toutes les tablettes)
– mobilité accrue (classe / école / groupe scolaire lors de la liaison GS/CP : permet d’apporter le matériel à l’école élémentaire pour la lecture aux élèves de CP)
– manipulation simple, intuitive : il suffit de toucher
– développement de la motricité fine et progrès constatés par toutes les enseignantes dans ce domaine (nécessité de pointer avec le doigt de manière précise pour les activités de graphisme ou d’écriture par exemple, obligation de recommencer si geste imprécis))
– renforce l’autonomie des élèves, une fois passée la phase de découverte
– outil ludique pour faire entrer dans les apprentissages les élèves en difficulté
Des points qui nécessitent de la vigilance :
L’élève peut fermer très facilement l’application qu’il lui a été demandé d’utiliser pour aller en ouvrir une autre de son choix, se dédouanant ainsi du travail demandé.
Pour les enseignants, il faut du temps pour configurer toutes les tablettes de manière identique (les applications s’installent simultanément sur les différentes tablettes, mais leur rangement doit se faire sur chaque tablette). Cet inconvénient pourrait être pallié par l’utilisation d’une valise permettant la synchronisation de toutes les machines mais l’école n’en est pas dotée.
Les tablettes génératrices de flow :
Les tablettes sont perçues très positivement par les élèves qui leur font un accueil enthousiaste et les utilisent avec plaisir, se lançant sans restriction, avec concentration, dans les activités.
Les parents apprécient de voir que leurs enfants bénéficient des dernières innovations technologiques. L’attrait de l’école en est valorisé.
Ces nouveaux matériels créent de l’émulation et du lien entre les enseignants, relance la concertation et leur donne une nouvelle vision de l’enseignement ainsi qu’un plaisir à enseigner de manière totalement innovante, même pour les enseignants préalablement peu attirés par le numérique.
Compte rendu rédigé par l’ensemble de l’équipe enseignante de l’école
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