In Vosges matin – le 11 Février 2014 :
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Comment jugez-vous la refondation engagée par Vincent Peillon ?
Elle s’étalera forcément sur plusieurs années. M. Peillon a déjà le mérite d’avoir arrêté l’hémorragie causée par les suppressions de postes. Il a une vision moins purement comptable que son prédécesseur, même si on sait, qu’en période de réduction de la dépense publique, il n’a pas les coudées franches, une grande partie de la politique se décidant à Bercy.
Je me réjouis du retour de la formation des enseignants avec les Espé. Mais nous n’en sommes qu’au début, dans les tâtonnements. Même si j’aurais souhaité qu’il y ait deux vraies années de formation et non pas coupées par le concours. Et on attend toujours pour la formation continue.
Quant à l’éducation prioritaire, si le soutien annoncé passe dans les faits avec des décharges pour les enseignants et des équipes stabilisées, cela ira dans le bon sens.
La mise en place de la réforme des rythmes s’avère compliquée. Qu’est ce qui cloche ?
Cette réforme était indispensable. Mais
Le décret est trop rigide, et la concertation dans les communes pas toujours bien faite. La suppression d’une demi-journée avait été, selon l’expression d’Antoine Prost, un « Munich pédagogique ». Mais le décret qui la rétablit, aurait dû non pas évoquer neuf demi-journées mais cinq jours pour permettre de libérer un après-midi pour les activités. Je regrette que le samedi matin soit dérogatoire. Il aurait dû être l’égal du mercredi en terme de choix. Mais une des victoires significatives de cette réforme a été de mettre sur la place publique la question fondamentale : l’équilibre de vie des enfants. Les enfants de CM2 ou de 6e dorment 1 h 30 de moins par jour qu’il y a 30 ans ! Ils passent trop de temps devant les écrans. La réforme est sauvable. Il faut un effort collectif autour de la santé des enfants. La coéducation implique la famille, les enseignants, les élus, les associations.
Propos recueillis par Ph. R.