Depuis 1990, les migrations internationales ont beaucoup évolué, tant dans leur réalité que dans les instruments de connaissance qu’on leur applique. Hier marginalisée, cette question est aujourd’hui incontournable.
Un des plus grands démographes américains, professeur à Princeton, disait volontiers qu’il tombait malade chaque année, lorsque venait le moment de faire cours sur les migrations. Pour le démographe épris de formules, la fécondité et la mortalité sont des comportements simples. Quelques indicateurs suffisent à les cerner ; on peut les projeter aisément sur les prochaines décennies. La migration, en revanche, est un phénomène « impur ». Sa définition repose sur des considérations juridiques et sociopolitiques : être né étranger à l’étranger, franchir la frontière et s’installer dans le pays d’accueil pour une durée d’un an au moins. Or l’équation démographique de base est bien obligée d’inclure les migrations : une population se renouvelle chaque année par la balance des naissances et des décès, mais aussi par le jeu des entrées et sorties de migrants, qu’ils soient étrangers ou nationaux. […]
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