La médiation sociale à l’école diminue les violences et augmente le bien?être au collège. C’est ce qu’il ressort d’une évaluation nationale de l’activité de 40 médiateurs scolaires dans 115 écoles primaires et 40 collèges.
Baisse des violences, diminution du harcèlement et amélioration du bien-être des élèves : l’impact de médiateurs sociaux expérimentés dans les établissements scolaires ne souffre d’aucune contestation. Une tendance nettement plus marquée au collège qu’au primaire où le dispositif a des effets plus contrastés et qui pourrait en partie s’expliquer par un temps de présence plus important que les médiateurs y ont passé.
Tels sont les principaux enseignements d’une évaluation de l’expérimentation nationale menée par le réseau France Médiation, publiée en avril 2015, qui a vu entre 2012 et 2014, 40 médiateurs sociaux intervenir dans 115 collèges et 40 écoles primaires, et leurs abords, pour prévenir et lutter contre les violences et les harcèlements, l’absentéisme et le décrochage scolaire et, enfin, développer les comportements citoyens et une culture du dialogue.
Baisse du harcèlement
Pour évaluer ce dispositif qui a touché 30 000 élèves dans 16 départements, le Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (LIEPP) de Sciences Po a comparé un groupe d’établissements tests bénéficiant de l’action d’un médiateur social et un groupe d’établissements témoins.
Premier signe de l’amélioration de la qualité du climat scolaire : la forte diminution du harcèlement au collège. D’abord, celui ressenti par les élèves dans leur ensemble qui diminue de 11 % sur l’ensemble des classes, avec en particulier une réduction significative du harcèlement verbal de 15 %, tel que les moqueries et surnoms méchants, par exemple. Ensuite, celui des élèves les plus exposés : l’action des médiateurs a réduit considérablement le sentiment de harcèlement des plus harcelés : 46 % chez les garçons de 6ème et 27 % chez les filles de 5ème.
Vigilance accrue
Autre bénéfice observé : la meilleure prise en compte des phénomènes de violence par les élèves eux-mêmes et les adultes présents dans les établissements scolaires. Ainsi, les élèves des classes de 5ème détectent mieux les situations de harcèlement et la vigilance des équipes éducatives est plus prégnante.
« L’impact est visible sur la responsabilisation des élèves, leur prise de conscience des mécanismes et des conséquences de la violence mais aussi sur la mobilisation des adultes en faveur de la détection et du traitement des situations de harcèlement », relève les évaluateurs. « Ce qui se traduit par une capacité plus grande à identifier les élèves victimes de harcèlement », expliquent-ils.