Les deux conseils ont présenté leurs propositions pour l’innovation et la transformation numérique en Europe au cours de la conférence numérique franco-allemande, présidée par le Président de la République François Hollande et la Chancelière fédérale allemande, Angela Merkel, qui s’est déroulée ce mardi 27 octobre 2015.
Ce plan d’action a été remis officiellement à Sigmar Gabriel, Ministre fédéral de l’Economie et de l’Energie, et Emmanuel Macron, Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique. Il s’agit d’un document qui se décline en quinze recommandations concrètes sur le marché unique du numérique, l’éducation et la formation numérique, le développement d’un écosystème de startups européen, ou encore le financement de l’innovation.
Pour Tobias Kollmann, président du Comité Jeunes entreprises du numérique, « le numérique a profondément transformé nos sociétés et nos économies. Il a révolutionné la façon dont nous partageons des informations comme il a bouleversé les interactions sociales et les transactions économiques qui nous lient, si bien que la valorisation boursière des géants du Web dépasse déjà celle des 30 entreprises du DAX, ou l’équivalent de 50% du PIB français. L’Europe commence seulement à prendre pleine conscience de l’importance capitale d’une souveraineté numérique à la fois sociale, économique et politique. Mais il n’est pas trop tard. »
En effet, selon Benoît Thieulin, président du Conseil national du numérique, « l’Europe dispose de nombreux atouts sur lesquels s’appuyer pour développer ses propres modèles et orienter sa transition numérique : une jeunesse créative, audacieuse et qualifiée, des innovations et des innovateurs reconnus à l’international, des valeurs communes, tournées vers la liberté d’expression, le respect de la diversité. Il est temps de libérer tout ce potentiel d’innovation. Les écosystèmes numériques de Berlin, Paris, Londres, Barcelone, Prague, Tallinn ou Copenhague n’attendent que ça ! »
Ils appellent en effet l’Europe à assurer la loyauté dans l’environnement numérique, dans le traitement des données et le référencement en ligne comme sur le terrain de la fiscalité. Enfin, pour Tobias Kollmann, « une des problématiques majeures qu’il s’agira d’adresser est celle de l’amélioration de l’accès au financement pour les startups européennes, qui se trouve à un niveau incomparable face aux possibilités offertes aux mêmes entreprises en Amérique du Nord ou en Asie. Les innovations développées par les startups et les PME européennes sont pourtant un levier essentiel de la transformation numérique et d’une croissance durable de notre industrie et de l’ensemble du tissu économique ! »
Benoît Thieulin insiste sur le fait que « ces enjeux appellent à la création d’une véritable politique unifiée en matière de numérique. L’objectif historique de convergence franco-allemande trouve ainsi une nouvelle dimension, celle de jouer un rôle moteur dans l’orientation de la transition numérique de nos économies et de nos sociétés. »
En matière d’éducation, la France et l’Allemagne peuvent faire de tous des citoyens acteurs de la société de demain. Dans ce plan d’action, on retrouve trois pistes à suivre dans ce cadre :
« – Généraliser l’enseignement d’un socle commun de compétences numériques dans les programmes éducatifs européens ?
– Faire des investissements dans l’éducation numérique une priorité européenne ?
– Consolider un réseau ouvert d’écoles, instituts et centres de recherche, notamment autour d’un vaste programme de recherche transdisciplinaire sur le numérique au niveau européen. »