De tous les pays de l’OCDE, la France est le pays où les élèves de la première génération immigrée se sentent le moins appartenir à l’établissement, révèle une nouvelle étude de l’Ocde. C’est un des échecs de l’école française à tirer profit des jeunes issus de l’immigration, un enjeu dont on mesure bien l’importance pour l’avenir du pays.
Les élèves issus de l’immigration ont-ils forcément un niveau scolaire inférieur à celui des autochtones ? Une étude basée sur Pisa 2012 montre que ce n’est pas le cas partout. Mais pour la France c’est nettement vrai. L’écart entre immigré d e1ère génération et autochtone est particulièrement fort en France : près de 100 points en lecture, soit près de deux années d’étude. La France est dans les pays aux plus basses performances, la moyenne de l’OCDE se situant à environ 50 points. Autre caractéristique : l’écart entre immigré de 2de génération et autochtone est lui aussi important, comme si le stigmate collait littéralement à la peau.
Pire encore, en France cet écart de niveau a augmenté depuis 2003. Là la France se retrouve en bas du classement PISA avec la Belgique, la Finlande et le Mexique. La France est le pays qui échoue particulièrement à faire réussir les jeunes issus de l’immigration.
Quelques éléments permettent d’expliquer cette situation. D’abord c’est en France que le sentiment d’appartenance à l’école est le plus bas pour les jeunes issus de l’immigration. Seulement 41% d’entre eux se sentent intégrés à leur école, alors que c’est le cas de 80% des jeunes immigrés en moyenne dans l’OCDE.
L’étude de l’Ocde montre aussi que l’école n’arrive pas à compenser les problème de langue. A vrai dire, comme pour le sentiment d’appartenance, cela ne concerne pas que les jeunes immigrés. Une étude de la Depp a montré que la maitrise du vocabulaire scolaire, des notions apprises à l’école est déterminant pour la réussite scolaire. Mais c’est en France que l’écart de performance est particulièrement fort entre élèves qui parlent français et élèves qui parlent une autre langue à la maison.
L’étude de l’OCDE ne fait pas que pointer les échecs . Elle indique aussi comment beaucoup de pays ont fait pour réduire l’écart entre jeunes issus de l’immigration et autochtones. Le soutien ciblé pour la maitrise de la langue nationale, l’affectation de professeurs performants dans les établissements accueillant des enfants immigrés,l’ouverture culturelle des écoles entrent dans ces solutions. Il n’y a pas de fatalité aux difficultés scolaires des jeunes issus de l’immigration.
François Jarraud
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