Des jeunes des banlieues des grandes villes de France se sont livrés pendant plusieurs jours en novembre 2005 à des violences spectaculaires contre des véhicules, des entreprises, des équipements publics de leur quartier.
Ces violences manifestent une exaspération des jeunes de ces quartiers contre les discriminations dont ils sont victimes dans l’accès à l’emploi, à un logement, à cause de leur couleur de peau, de leur origine, de leur religion, voire de leur lieu d’habitation.
Plus profondément, ces violences ont montré chez ces jeunes une désespérance suicidaire qui leur a fait s’attaquer à ce qui était leur quotidien. Elles sont également révélatrices, pour eux, issus de parents ayant immigré en France ou des départements français d’outre-mer, d’une crise des repères et d’un sentiment d’être à l’écart de la communauté nationale qui interroge en premier lieu l’école, ses enseignements, ses pratiques et le vécu de ses valeurs, mais aussi les politiques d’emploi, de logement, de transport, d’urbanisme……
Dans un rapport du 23 novembre 2005, la DCRG[1] qui participe à la défense des intérêts fondamentaux de l’Etat français et concourt à la mission de sécurité intérieure indique concernant la vague de violences urbaines : « Les jeunes des quartiers sensibles se sentent pénalisés par leur pauvreté, la couleur de leur peau et leurs noms. Ceux qui ont saccagé les cités avaient en commun l’absence de perspectives et d’investissement par le travail dans la société française… Tout s’est passé comme si la confiance envers les institutions, mais aussi le secteur privé, source de convoitises, d’emplois et d’intégration économique, avaient été perdue. »
[1] La Direction centrale des renseignements généraux est chargée de la recherche et de la centralisation des renseignements destinés à informer le gouvernement français.