Les jeunes de 18 à 35 ans sont touchés par la déprime, révèle une enquête nationale. Avec la crise, cette génération déjà durement touchée par la précarité ne croit plus guère en l’avenir et apparaît démobilisée.

Ils ne veulent ni étudier ni travailler. Ils n’ont aucun projet et ne s’en cachent pas. Ils ne croient pas à grand-chose, ni en eux-mêmes. Une enquête de Metroscopia, un institut de sondage, révèle que 54% des Espagnols de 18 à 34 ans se reconnaissent dans cette description, déjà soulignée par de nombreux sociologues et universitaires. La crise actuelle accentue une atonie et une désillusion qui existaient déjà au sein de cette génération surnommée des « mille euros » en raison des faibles salaires qu’obtiennent les jeunes, même très diplômés.  »

Pour la première fois depuis des siècles, le risque pèse sur les jeunes d’avoir une qualité de vie inférieure à celle de leurs parents » explique El País. Selon l’institut européen de statistiques Eurydice, seulement 40% des diplômés espagnols, ces dernières années, trouvent un emploi conforme à leur niveau de formation. Un organisme d’accueil des jeunes, le CIMO, explique que les 200 000 nouveaux diplômés de l’université, chaque année, savent pertinemment qu’on ne leur proposera que des petits boulots, par ailleurs déjà occupés par d’autres diplômés du supérieur.

Et pourtant, cette génération également appelée JASP (jeunes surpréparés), obligée de surcroît de vivre chez les parents jusqu’à l’âge de 35 ans parfois, résiste à sa manière à la déprime. Faute d’emploi et de considération sociale, les jeunes continuent de se former, prenant un petit boulot pour s’offrir un master. Peu politisés, peu impliqués, ils inquiètent les intellectuels du pays. La relève des générations n’est plus assurée du point de vue social et politique, sans parler du dynamisme économique.

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