Le Président Nicolas Sarkozy a prononcé le 17 décembre dernier un discours important sur les enjeux de l’égalité des chances. Patrick Savidan, Président de l’Observatoire des inégalités et auteur de Repenser l’égalité des chances en dresse le bilan.
Tout un symbole. C’est dans les murs de la prestigieuse Ecole Polytechnique, que le Président de la République s’est attaché à vanter les mérites du principe d’égalité des chances, en rappelant notamment, porté par un lyrisme appliqué, à quel point ce principe est consubstantiel à l’idéal républicain (son discours). Là n’était cependant pas l’essentiel. Ce qui était plus particulièrement en jeu concernait la manière dont serait, à cette occasion, articulée au principe en question la référence à la notion de « diversité ».
De ce point de vue, nous pourrions considérer que la chance de Nicolas Sarkozy a été de voir son champ d’intervention judicieusement circonscrit par les recommandations du comité de réflexion sur le préambule de la Constitution présidé par Mme Simone Veil. Sur les questions relatives à l’égalité des chances, ce comité a notamment souligné les conditions dans lesquelles peuvent d’ores et déjà être engagées, en France, des mesures dérogatoires ou préférentielles du type de celles qui correspondent à ce que l’on appelle la « discrimination positive » ou mieux : l’action positive. Il a par ailleurs affirmé, en s’appuyant sur le commentaire officiel de la décision du Conseil constitutionnel du 15 novembre 2007 [1], qu’il était tout à fait possible en l’état actuel du droit, de mener des études susceptibles de nous livrer ce que nous avons besoin de savoir en matière de discriminations « ethnoculturelles ».
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