Selon P. Durning, 1994, l’éducation familiale décrit « un ensemble de pratiques sociales d’éducation mises en œuvre au sein des groupes familiaux en direction des enfants par les adultes qui les élèvent, le plus souvent leurs parents ».

Le champ de l’éducation familiale regroupe l’étude de l’activité familiale d’éducation et des interventions sociales mises en œuvre pour préparer, soutenir, aider, voire suppléer les parents dans leurs tâches éducatives auprès de leurs enfants. Les interventions socio-éducatrices auprès des parents et des enfants constituent un domaine de l’éducation familiale en développement du fait du contexte économique et social et d’une plus grande attention portée à la situation des enfants et des adolescents.

Dans le domaine de la conception des dispositifs d’éducation familiale et d’interventions socio-éducatives, on peut citer à titre indicatif : la lutte contre la maltraitante, la prévention en direction de la petite enfance, l’organisation des modes d’accueil de la petite enfance, les activités éducatives périscolaires, le travail avec les familles dans le cadre des actions éducatives à domicile et de la suppléance familiale, l’accueil des enfants hors de leur famille (en internat, placement familial, etc.), l’intervention en direction des enfants en difficulté ou handicapé et de leurs parents.

Deux ouvrages fondateurs inaugurent en France, à la même période, l’autonomie du domaine de l’éducation familiale. J.P. Pourtois, 1979, Comment les mères enseignent à leur enfant (de5-6 ans) et celui de J.Lautrey, 1980, Classe sociale, milieu familial et intelligence.

Dans le cadre de la théorie piagétienne du développement de l’intelligence, J. Lautrey, 1980, s’est intéressé à la structuration de l’environnement familial, variable qui désigne les règles de la vie quotidienne imposées à l’enfant.
Cette dimension permet de distinguer trois types de milieux : à structuration rigide (règles strictes, pas d’évènement imprévisible) ; à structuration souple (règles souples, adaptation aux circonstances) ; à structuration faible (pas de règles, évènements totalement imprévisible).

Les différentes formes de systèmes éducatif familiale n’ont pas la même fréquence dans les différentes classes sociales. Pour expliquer la liaison entre types de structuration et milieux sociaux, l’auteur fait appel aux conditions matérielles de vie et aux valeurs des différents groupes sociaux. Une interprétation d’ensemble des relations entre la classe sociale, le type d’éducation familiale et l’efficience scolaire…conditions de vie…valeurs…règles éducatives…expériences de l’enfant…efficience cognitive…résultats scolaires.

Le champ de l’éducation familiale aujourd’hui revêt une double dimension : l’examen des pratiques éducatives parentales et l’étude de leurs implications sur les conduites de l’enfant, d’une part, et l’action en direction des familles, d’autre part.