CONCLUSION
Quels enseignements retirer de cette recherche? Nous devons d’abord faire le constat d’un mouvement qui semble irréversible vers une territorialisation des politiques éducatives. De multiples facteurs y ont contribué. Répondant à la volonté de redistribuer le pouvoir, de rapprocher les lieux de décision de leur application et d’y associer davantage les citoyens, différentes étapes de décentralisation ont transféré de nombreuses compétences en matière éducative aux départements et aux régions.
D’autre part, il est apparu nécessaire de prendre davantage en compte la dimension transversale et territoriale des politiques publiques et de donner davantage de marges de manœuvre aux acteurs locaux dans la mise en œuvre des orientations nationales. C’est cette volonté qui a conduit à une déconcentration des services de l’Etat. C’est aussi pour mieux répondre à l’hétérogénéité des publics et aux spécificités des territoires que la notion de projet d’école ou d’établissement s’est imposée peu à peu jusqu’à son inscription dans la loi d’orientation sur l’éducation de 1989, que le statut d’établissement public local d’enseignement a reconnu aux établissements scolaires une (certaine) autonomie en matière pédagogique et éducative, que la discrimination positive s’est traduite dans la création de zones d’éducation prioritaire, que des politiques éducatives locales à caractère interministériel ont été mises en place avec l’objectif d’aborder l’éducation de l’enfant dans sa globalité et un périmètre qui s’est recentré par la suite sur les quartiers urbains les plus en difficulté. La proximité est devenue un nouveau référentiel de l’action publique.