In L’université ouverte des compétences – programme de janvier à avril 2014 :
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Dans la thématique : 4) Éducation, orientation, insertion professionnelle
Avec Fabienne Schrempp, Directrice de la mission locale Vivacité qui couvre treize communes du Nord de l’Essonne.
150 000 jeunes sortent du système éducatif avec rien. Pas un diplôme, pas une certification, rien. Après 13 ans passés à l’école. 20 % d’une classe d’âge. Tous les ans.
Ils sont réputés « incompétents ».
Les chiffres varient, s’aggravent même : mais l’histoire ne date pas d’hier.
Bertrand Schwartz s’en rend compte avant tout le monde, comme d’habitude. Son fameux rapport de septembre 1981 – L’insertion sociale et professionnelle des jeunes – entraîne la création les missions locales en 1982. Certaines existent depuis ce moment-là. Fabienne Schrempp est de ces pionnières.
Elle ne lâche rien, elle se bat avec son équipe. Son travail : insérer professionnellement et socialement les jeunes dits « incompétents », sur un territoire qui n’est pas facile.
C’était un travail, c’est devenu un métier. Pour les conseillers des missions locales et des autres structures qui interviennent pour réussir ce qui est si difficile : insérer durablement des jeunes.
Il existe des réussites incroyables. Elles doivent être entendues. Ce ne sont pas des accidents heureux : elles sont le résultat de pratiques efficaces de métier.
Et il n’est pas sûr que les jeunes dits « incompétents » soient si incompétents que cela.
Il existe aussi des échecs, des résistances, des résistances à tout. Vingt dispositifs existent pour les jeunes dits « incompétents ». Le dernier en date, le Contrat d’avenir, a été pensé pour prendre en compte celles et ceux qui n’avaient rien, ou pas grand chose.
Et pourtant : quelque que soit le dispositif, il semblerait qu’un tiers des jeunes ne « rentrent pas ». C’est considérable.
Penser et agir mieux est indispensable, pour trouver les voies pour le « noyau dur » qui résiste, et pour tous les autres. Toutes les pratiques de métier ne se valent pas, peut-être doivent-elles être mieux débattues au regard des enjeux d’aujourd’hui.
L’UODC est très heureuse d’organiser un temps solide de partage et de débat avec une praticienne réflexive aussi avertie – et tonique ! – que Fabienne Schrempp.
Jean Besançon
Directeur de l’Université ouverte des compétences