EMPOWERMENT: Notion intraduisible mais qui, globalement, désigne l’aide à l’autonomisation sociale. Aux États-Unis, 1’« empowerment» désigne « l’élévation de la capacité d’avoir du pouvoir. » Processus social par lequel une personne accroît son pouvoir, l’emprise ou le contrôle sur sa propre situation, et contribue à des changements sociaux qui permettront d’améliorer ses conditions de vie et celles de ses pairs ». European Commission, DGXIII,mars 1999. Différents auteurs traduisent le terme par un équivalent : appropriation, habilitation, prise en charge, prise de contrôle, responsabilisation et subjectivation; processus dynamique permettant d’augmenter le sentiment de pouvoir sur soi et la collectivité. Par opposition, les risques de « desempowerment» désignent la perte de capacité de contrôle et d’orientation . le concept d’empowerment a été influencé par les pratiques de l’activiste américain S. D.Alinsky(approche contlictualise de la révolution des masses) et de l’éducateur brésilien P. Freire (méthode de conscientisation et de libération des opprimés) ; il est utilisé dans plusieurs champs disciplinaires traitant de l’agir humain, que ce soit la psychologie sociale, la gestion des organisations, l’action communautaire et le service social ou l’éducation pour la santé. la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, FMI, désignent par empowerment, le renforcement de la capacité des populations à sortir par elles-mêmes de la pauvreté, en les faisant participer à des programmes de réforme (Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté, 2006). En réalité, ni la Banque mondiale, ni les gouvernements, ni les « communautés » n’ont la même interprétation de la notion d’empowerment. les effets de l’empowerment reflètent en quelque sorte les hiérarchies et rapports de forces traversant toute société. On distingue : l’empowerment individuel ve15US l’empowerment communautaire.
l’empowerment a été défini par Rappaport, 1985, comme « le mécanisme par lequel les gens, les organisations et les communautés augmentent la maîtrise de leur vie». 1.P. Kieffer, 1984, parle de « processus de devenir, comme le développement ordonné et progressif d’habilités de participation et de compréhension politique », Ce processus de développement ordonné et progressif a été décrit en quatre phases :
– la mobilisation où se construit le sens sur les plans symbolique et émotif;
– le {(mentoring », phase caractérisée par l’interaction avec un mentor ou supportée par les pairs, et où se développe une compréhension critique des rapports sociaux et politiques;
– l’incorporation, où les sentiments de compétence et de maîtrise amènent les individus à se considérer comme acteurs et à interagir avec l’environnement sorlo-polltlque ;
– l’intégration des habitudes acquises dans l’ensemble de la vie quotidienne. .
l’empowerment est lié non seulement au rapport que la personne entretient avec elle-même (self-efficadly, selfconcept, estime de soi), mais aussi au rapport qu’elle développe avec son environnement tout au long d’un processus de changement. les stratégies d’intervention peuvent être qualifiées de deux sortes: d’une part, une approche prescriptive-rationnelle où les comportements sont considérés du point de vue des experts. les individus vont se soumettre en acceptant les demandes qui leur sont adressées. les effets à long terme des changements attendus sont peu probants. D’autre part, une approche appropriative où ce sont les individus concernés par le changement qui déterminent par eux-mêmes et pour eux-mêmes, leurs propres besoins et qui cherchent à résoudre avec créativité leurs propres problèmes.
PourO.las Vergnas, directeur fondateur de LoCitédes métiers – de la Villette, créée à Paris en 1993, l’empowerment désigne le contraire de l’infantilisation, c’est-à-dire l’émancipation. les métiers de l’orientation doivent être positionnés «en sous ensemble des métiers de l’empowerment>>. les composantes du processus d’empowerment individuel sont la participation, les compétences pratiques, l’estime de soi, la conscience critique.
l’empowerment est un concept positif, dynamique, dialectique, écologique, transformateur, politique et centré sur l’agir. Ces différentes dimensions se retrouvent dans la définition proposée par Wallerstein et Bernstein, 1994. Pour eux, l’empowerment est « un processus d’action social par lequel les individus et les groupes agissent pour acquérir le contrôle sur leur vie dans un contexte de changement de leur environnement social et politique », On peut établir un lien avec la théorie de l’action sociale d’A. Bandura, 2001, qui voit dans la capacité à exercer un contrôle sur la nature et laqualité de sa vie, l’essence de l’humanité. D’une manière générale, les pédagogies anglo-saxonnes de l’empowerment ont influencé les pédagogies de la libération et de la conscientisation.
la cohésion sociale dans la société individualiste passe par l’empowerment de l’individuet cela commence dès l’école, et se poursuit à chaque étape de l’existence.
-7 Agentivité; Capacité; Estimede soi; Individu; Prise de conscience;…