Le changement dans les sociétés modernes se caractérise par trois faits : il est ininterrompu ; il est rapide ; il s’accélère. A l’heure de la mondialisation, le changement concerne l’ensemble de la planète Terre et tous les domaines de la vie et des activités humaines. Le changement est devenu le trait dominant de l’environnement, qu’il s’agisse des évolutions technologiques, des comportements des individus, ou des systèmes socio-politiques ; l’aptitude d’une organisation à s’y adapter, à l’intégrer ou à l’anticiper, s’affirme comme un facteur déterminant de son succès.
Le changement social peut être appréhendé de multiples manières. Devant la diversité du réel, les sciences sociales après avoir suivi la voie des grands systèmes interprétatifs (historicisme, constructivisme, déterminisme…), s’attachent désormais à l’élaboration de théories à moyenne portée.
« Le changement est devenu le maître mot de l’action collective… Depuis des temps immémoriaux et jusqu’Ã nos jours, c’est le contraire du changement qui était considéré comme l’idéal… Le changement devait faire ses preuves avant d’être adopté et avalisé… l’enrichissement individuel, la promotion sociale, le développement des entreprises devaient respecter des étapes. Cet état d’esprit, héritage d’une société paysanne,… s’est transmis jusqu’au début des années cinquante.
S’est alors produit un renversement de perspective et presque de valeurs : l’innovation a été tenue désormais pour une valeur positive », R. Rémond, 1996. Désormais, il nous faut apprendre à vivre dans un onde où, d’un même mouvement les questions et les choix essentiels deviennent plus nombreux et les réponses oins facilement disponibles.
C’est une caractéristique sociologique bien connue que dans tout système, quand une modification entraîne un déséquilibre, il apparaît des phénomènes d’opposition à cette modification (loi de Le Chatelier).
Cette résistance au changement explique l’inertie des individus et des groupes. Selon Kurt Lewin, toute action exercée sur un groupe afin de modifier ses propres normes entraîne l’apparition de forces qui neutraliseront les effets de cette pression ; l’équilibre est maintenu, au prix d’un accroissement de la tension interne du groupe.