Que disent les collégiens ? synthèse des rencontres et de l’enquête qualitative
Des débats chaleureux et dynamiques, dans une ambiance respectueuse et attentive, des interventions constructives : les élèves se sont littéralement emparés de l’espace de parole que le Conseil général leur a ouvert, montrant – si besoin était – leur capacité à être les acteurs d’un débat public de haute qualité. En cela, ils ont manifesté leur attente d’être considérés comme des citoyens, en tout cas des interlocuteurs légitimes vis-à-vis des adultes.
On peut retenir trois idées fortes des interventions des collégiens :
1- Une demande d’être considérés comme des interlocuteurs légitimes sur les sujets qui les concernent
En abordant tous les sujets qui les concernent, ils ont montré leur appétit pour un collège où le dialogue avec le « monde des adultes » serait plus facile. En effet, plusieurs élèves qui sont intervenus dans les rencontres ont exprimé le sentiment que « c’est la première fois qu’on leur donnait la parole » ou qu’on leur demandait de « dire ce qu’ils pensent sur le collège ». Non pas que les adultes du collège soient inaccessibles – en tout cas ils se défendent de l’être – mais de toute évidence ces rencontres ont permis l’émergence de paroles qui ne réussissent pas à s’exprimer dans le cadre « habituel » du collège.
Au-delà du dialogue, de nombreux élèves ont évoqué le fait de ne pas toujours se sentir respectés par les adultes : sanctions incomprises, exigences que les adultes ne s’appliquent pas à eux-mêmes (dire bonjour, rendre les devoirs
dans les temps, porter des tenues correctes)… Le collège est certes l’âge où l’on s’oppose à l’autorité et où l’on doit apprendre les règles de la vie en société, mais ce manquede considération de la part des adultes est une constante
que l’on retrouve dans l’ensemble de la jeunesse.
Les adultes qui ont participé aux débats sont intervenus dans des postures très diverses. Le manque d’empathie de certains (« Ce qui me marque, c’est la naïveté des garçons de 6e » ; « Il y a un point qui me choque particulièrement, c’est quand les élèves disent qu’ils ne peuvent pas communiquer avec leurs enseignants ; or, ils ne viennent pas les voir ») sonne comme un révélateur de la difficulté au dialogue parfois ressentie par les élèves ; à l’inverse, l’intérêt des autres (« Tout ce qu’on entend là amène la réflexion et ne peut que faire progresser les choses ») montre les pistes de progrès possible ouvertes
par cette démarche.
2- Une demande d’être mieux accompagnés dans la construction de leur projet de vie, dans la classe et hors de la classe
Les projets de vie énoncés par les élèves confirment ce qu’avait révélé l’enquête qualitative audiovisuelle : ils sont marqués à la fois par une très grande ambition de par la qualité des parcours envisagés, et en même temps par un certain réalisme qui conduit parfois à ce que la stratégie prenne le pas sur le rêve dans la construction de leur avenir.
En tout cas, ils sont nombreux à vouloir être mieux guidés dans leur orientation : faire des stages, rencontrer des professionnels pour non seulement découvrir les métiers, mais échanger avec ceux qui les pratiquent, pouvoir parler de leur orientation plus tôt et plus individuellement… Ils expriment tout simplement le besoin de trouver un interlocuteur pour les accompagner dans la construction de leur projet de vie.
Enfin, plusieurs élèves ont évoqué leur besoin d’être mieux aidés dans les matières où ils ont des difficultés, par le développement de l’aide personnalisée, mais aussi de l’entraide des collégiens eux-mêmes. Une attente que les parents d’élèves, à plusieurs reprises, ont traduit par le manque de moyens de l’Education nationale.
3- L’attente que le collège soit un lieu de vie et d’apprentissage plus épanouissant
Il est frappant de constater, à la sortie de ces débats, à quel point le collège semble un lieu peu épanouissant pour les élèves : longueur des journées,* cours pas suffisamment interactifs, devoirs pas toujours répartis sur la semaine, cartables trop lourds, organisation des transports scolaires, manque de lieux et de temps pour « souffler » dans le collège…
Sans céder aux revendications parfois faciles des collégiens (« des frites à la cantine » ou « des cours le matin et du sport l’après-midi »), ce sévère tableau dressé par les élèves appelle à des réflexions qui interpellent aussi bien l’Education nationale (rythmes scolaires, programmes, pédagogie…) que le Conseil général (aménagement des collèges, transports scolaires, activités extrascolaires, matériel numérique…)."
Des débats chaleureux et dynamiques, dans une ambiance respectueuse et attentive, des interventions constructives : les élèves se sont littéralement emparés de l’espace de parole que le Conseil général leur a ouvert, montrant – si besoin était – leur capacité à être les acteurs d’un débat public de haute qualité. En cela, ils ont manifesté leur attente d’être considérés comme des citoyens, en tout cas des interlocuteurs légitimes vis-à-vis des adultes.
On peut retenir trois idées fortes des interventions des collégiens :
1- Une demande d’être considérés comme des interlocuteurs légitimes sur les sujets qui les concernent
En abordant tous les sujets qui les concernent, ils ont montré leur appétit pour un collège où le dialogue avec le « monde des adultes » serait plus facile. En effet, plusieurs élèves qui sont intervenus dans les rencontres ont exprimé le sentiment que « c’est la première fois qu’on leur donnait la parole » ou qu’on leur demandait de « dire ce qu’ils pensent sur le collège ». Non pas que les adultes du collège soient inaccessibles – en tout cas ils se défendent de l’être – mais de toute évidence ces rencontres ont permis l’émergence de paroles qui ne réussissent pas à s’exprimer dans le cadre « habituel » du collège.
Au-delà du dialogue, de nombreux élèves ont évoqué le fait de ne pas toujours se sentir respectés par les adultes : sanctions incomprises, exigences que les adultes ne s’appliquent pas à eux-mêmes (dire bonjour, rendre les devoirs
dans les temps, porter des tenues correctes)… Le collège est certes l’âge où l’on s’oppose à l’autorité et où l’on doit apprendre les règles de la vie en société, mais ce manquede considération de la part des adultes est une constante
que l’on retrouve dans l’ensemble de la jeunesse.
Les adultes qui ont participé aux débats sont intervenus dans des postures très diverses. Le manque d’empathie de certains (« Ce qui me marque, c’est la naïveté des garçons de 6e » ; « Il y a un point qui me choque particulièrement, c’est quand les élèves disent qu’ils ne peuvent pas communiquer avec leurs enseignants ; or, ils ne viennent pas les voir ») sonne comme un révélateur de la difficulté au dialogue parfois ressentie par les élèves ; à l’inverse, l’intérêt des autres (« Tout ce qu’on entend là amène la réflexion et ne peut que faire progresser les choses ») montre les pistes de progrès possible ouvertes
par cette démarche.
2- Une demande d’être mieux accompagnés dans la construction de leur projet de vie, dans la classe et hors de la classe
Les projets de vie énoncés par les élèves confirment ce qu’avait révélé l’enquête qualitative audiovisuelle : ils sont marqués à la fois par une très grande ambition de par la qualité des parcours envisagés, et en même temps par un certain réalisme qui conduit parfois à ce que la stratégie prenne le pas sur le rêve dans la construction de leur avenir.
En tout cas, ils sont nombreux à vouloir être mieux guidés dans leur orientation : faire des stages, rencontrer des professionnels pour non seulement découvrir les métiers, mais échanger avec ceux qui les pratiquent, pouvoir parler de leur orientation plus tôt et plus individuellement… Ils expriment tout simplement le besoin de trouver un interlocuteur pour les accompagner dans la construction de leur projet de vie.
Enfin, plusieurs élèves ont évoqué leur besoin d’être mieux aidés dans les matières où ils ont des difficultés, par le développement de l’aide personnalisée, mais aussi de l’entraide des collégiens eux-mêmes. Une attente que les parents d’élèves, à plusieurs reprises, ont traduit par le manque de moyens de l’Education nationale.
3- L’attente que le collège soit un lieu de vie et d’apprentissage plus épanouissant
Il est frappant de constater, à la sortie de ces débats, à quel point le collège semble un lieu peu épanouissant pour les élèves : longueur des journées,* cours pas suffisamment interactifs, devoirs pas toujours répartis sur la semaine, cartables trop lourds, organisation des transports scolaires, manque de lieux et de temps pour « souffler » dans le collège…
Sans céder aux revendications parfois faciles des collégiens (« des frites à la cantine » ou « des cours le matin et du sport l’après-midi »), ce sévère tableau dressé par les élèves appelle à des réflexions qui interpellent aussi bien l’Education nationale (rythmes scolaires, programmes, pédagogie…) que le Conseil général (aménagement des collèges, transports scolaires, activités extrascolaires, matériel numérique…)."
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