Quatrième article développant mon intervention au colloque de Caen intitulé NOUVEAUX PARCOURS POUR S’ORIENTER, Développer la capacité à s’orienter du collège au lycée, et tout au long de la vie.
L’ébauche de l’histoire de l’orientation en tant qu’affaire de l’Etat en France au début du XXe siècle que j’ai présentée dans les articles précédents a montré qu’elle était fondée sur une autorité sur autrui. L’hypothèse dont je commence l’exploration dans ce billet est celle-ci. A peine née, cette autorité sur autrui s’est trouvée déconstruite selon trois axes : la posture du conseiller, la réglementation de cette autorité et enfin sa justification scientifique.
Je commencerai l’exposé des deux premiers axes.
Le déclin de la posture autoritaire
Cette posture « autoritaire » de l’origine des conseillers d’orientation repose sur la croyance dans le savoir scientifique produit par la théorie des aptitudes et le testing. C’est la vérité de la personne qui se trouve dévoilée par le test. De plus cette vérité s’oppose aux règles sociales de l’emprise des enfants par les parents. Cette vérité est démocratique ! Aussi la posture des conseillers sera la prescription, l’ordonnance, le modèle du rapport médical : si vous voulez aller bien, guérir, etc… (avoir un bon métier…), suivez ma prescription. Comme on le verra au point suivant, avoir l’avis d’orientation pour signer un contrat d’apprentissage est obligatoire, mais pas le suivre.
Donc dès le départ, cette autorité est une autorité d’influence, basée sur l’atmosphère sociale ambiante de ce début de siècle : le savoir scientifique triomphant. Et pour le conseiller, l’évidence de l’efficace de cette influence repose sur la technique scientifique. Jusque dans les années 50 on trouve ce genre de documents de présentation-information sur l’orientation professionnelle.
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