[…] Qualité des réformes éducatives (et transformation durable de l’école)
L’empowerment et le changement scolaire sont étroitement imbriqués. Dans une intervention sur l’innovation, A. Prost (Biennale de l’éducation, 1996) donnait un aperçu pessimiste de l’innovation : on peu s’en inspirer pour changer les pratiques pédagogiques mais souvent les innovateurs ne reconnaissent pas leur projet dans ce que les collègues en tirent. On observe une posture égocentrique rendant difficile le travailler ensemble.
Actuellement trois pôles de gouvernances sont envisagés :
- gouvernance / décentralisation (standardisation, harmonisation des objectifs d’apprentissages, autonomie et responsabilité locale) ;
- leadership distribué et systématique (empowerment, participation, auto-efficacité) ;
- organisation du travail (coopération, gestion optimale du capital professionnel).
La transformation des établissements scolaires se poursuit en profondeur et de manière inéluctable, en lien avec les évolutions socio-économiques :
- hétérogénéité et pluri-cultures ;
- décentralisation et autonomie accordée aux établissements scolaires (et assumée par eux) ;
- intégration des conceptions renouvelées enseignement-apprentissage ;
- poursuite professionnalisation.
Selon le futurologue suisse Georges T. Roos, il y a quatre scénarios d’avenir possibles pour l’École :
- individualisme, libéralisation, privatisation
- l’école comme interface des fractions sociales
- une formation inclusive et intégrative (nouveaux équilibres)
- l’école avec un grand « É » : centration sur les valeurs-nation (éco-contrôle)
Dans les deux premiers scénarios, l’éducation est considérée comme « capital d’investissement » (c’est l’exemple suisse d’une commune qui a confié la gestion d’une de ses écoles à une entreprise). Dans les deux autres scénarios, les valeurs de l’école républicaine sont revisitées.
Parmi les évolutions possibles, certains envisagent le choix du néo-bureaucratisme (importance accrue de la noosphère) ou celui du néo-professionnalisme (recherches-actions, « bonnes pratiques », etc.).
Les pistes d’action
– Pour des enseignants et cadres de direction acteurs de changement : un leadership distribué, le projet d’établissement, le droit de tâtonner et de faire des erreurs, l’instauration de lieux et moments de co-construction et d’échange, la mise en œuvre d’actions communes pour accroitre la capacité de prise sur le réel ;
– Questionner la vie scolaire au quotidien : que faire de la disparité des pratiques et leur impact sur les processus d’enseignement- apprentissage ; que faire de la rigidité des grilles horaires, des contradictions entre prescriptions et organisation espaces-temps ;
– Valoriser de l’établissement comme lieu de vie et lieu d’apprentissage pour tous.
– Lutter contre le phénomène « Culture du mimosa » : qui se flétrit au premier froid.
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