Elles sont encore souvent critiquées et déjà affublées d’un sobriquet. Les NAP continuent de susciter l’opposition d’un certain nombre de parents. La ville, elle, a choisi de dresser un premier bilan de ce programme et défend le principe de l’école le samedi matin.
On pourrait appeler cela l’école des pestouilles. Installées autour d’une table, remontées comme des coucous, quatre demoiselles jouent les clientes. Une cinquième vient prendre la commande. Les consommatrices, ce sont les autres, mais cette pauvre serveuse, qu’est-ce qu’elle trinque ! Dans l’une des grandes salles de l’école primaire Turgot, ces charmantes demoiselles s’amusent en apprenant la désinhibition. « On est, ici, dans l’improvisation », explique leur animatrice. À quelques mètres, Martine Aubry savoure le moment. Pas simplement à cause de la fraîcheur de la saynète. On est là exactement dans la mission attendue des nouvelles activités périscolaires. « Donner envie d’apprendre et de s’exprimer », annonçait la maire de Lille quelques minutes avant de franchir les grilles de cet établissement de Lille-Sud.
Ainsi, ce résumé, à propos de sa mission, offert par Clémentine Antoine, animatrice lecture, ne peut qu’ajouter du baume au cœur de l’élue. « À ces enfants, je souhaite transmettre le plaisir de lire, sourit la jeune femme. Les contaminer à la lecture. » À l’école Turgot, en ce jeudi après-midi, c’est donc NAP. Derrière cette porte poussée par la colonne de visiteurs, une classe en train de pratiquer l’anglais par le jeu. « Bingo ! », clament, fort sagement d’ailleurs, deux petits winners. « Ici, on acquiert les chiffres en anglais par le jeu, mais également la couleur », décrypte Aubry. Comme chacun sait, un autobus à Impérial est « red ».
Face à la controverse
Autant de preuves par l’image, donc, face à la controverse ayant longtemps marqué la mise en place des nouveaux rythmes scolaires. D’ailleurs, que les choses soient claires, le retour de l’école le samedi matin (en lieu et place du mercredi) ne risque pas d’être remis en cause. « Les experts sont formels, rappelle le maire de Lille. Une coupure de deux jours (samedi et dimanche) n’est pas bénéfique à l’éducation des enfants. » « Le principe de cinq matinées de classe est important, confirme Guy Charlot, directeur académique des services de l’Éducation nationale du Nord depuis le 23 mars. C’est le moment où l’attention des élèves est la plus importante. »
La marche des NAP se poursuivra-t-elle sans à-coups ? « Lorsque la semaine scolaire était passée à quatre jours, je l’ai sévèrement critiquée, rappelle Martine Aubry. J’ai cependant respecté la loi. » Un message à destination des irréductibles anti-emploi du temps. Les prochaines rencontres avec les parents d’élèves permettront de dresser une autre forme de bilan de cette petite révolution. À l’école Turgot, les enfants reconstituant des fossiles autour d’une animatrice du musée d’Histoire naturelle ou apprenant le code la route en VTT semblent déjà passés à autre chose.
PAR LAKHDAR BELAÏD
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