PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

LA MISSION DE LUTTE CONTRE LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE – MLDS – DU BASSIN DE GONESSE, SERVICE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, RECONDUIT POUR LA DEUXIÈME ANNÉE UNE DÉMARCHE DE REMOBILISATION SCOLAIRE À DESTINATION DE JEUNES EN VOIE DE DÉSCOLARISATION, VIA UN PARTENARIAT AVEC L’ASSOCIATION INITIACTIVE 95.

La Mission Générale d’Insertion – MGI -, devenue en 2013 Mission de lutte contre le décrochage scolaire – MLDS -, a pour missions de repérer les jeunes de plus de 16 ans sortant du système scolaire sans diplôme, d’organiser la prise en charge de ce public dans des actions spécifiques de remobilisations courtes ou longues, et pour les élèves qui ont quitté le système scolaire sans diplôme, de trouver avec eux une solution de formation qualifiante facilitant leur insertion.

Jean-Pierre Lalloz, enseignant coordinateur MLDS du bassin de Gonesse, est à l’initiative pour la deuxième année d’un partenariat avec le service d’amorçage de projet d’Initiactive 95 (association d’aide et de soutien à la création d’entreprises), auprès d’élèves décrocheurs de 16 à 18 ans auparavant scolarisés au lycée professionnel Arthur Rimbaud à Garges-lès-Gonesse. L’enseignant, maître d’oeuvre de la construction et de la coordination, élabore un module adapté au profil des jeunes qui intègrent celui-ci, – cette année, des jeunes de seconde professionnelle -, avec pour objectif principal « de travailler le projet personnel et professionnel dans sa globalité », précise-t-il. Il s’agit de remotiver ces élèves décrocheurs pour, in fine, trouver une solution avec eux en les réintégrant dans le cursus scolaire, en classe de première professionnelle, en contrat d’apprentissage… La quinzaine de jeunes qui intègrent ainsi ce programme pour une année scolaire ont pour beaucoup d’entre eux, le point commun de connaître des parcours de vie difficiles, des problématiques sociales, mais d’être également animés d’une réelle motivation à reprendre leur scolarité. 

Le coordinateur a souhaité faire appel à Initiactive 95, repéré grâce à des partenaires communs auprès desquels l’association intervient, pour apporter de la nouveauté dans l’une des actions pédagogiques, via un projet visant à insuffler l’esprit  d’entreprendre.

Une complémentarité des apports au bénéfice des élèves

Le module de remobilisation propose des cours de remise à niveau (français, maths…), des périodes de stages en immersion – afin d’en mesurer le niveau -, dans des classes de première que les jeunes pourront potentiellement intégrer après cette année, ainsi que des stages en entreprise pour se confronter aux réalités du monde du travail. Initiactive 95 intervient dans le programme à raison de deux heures par semaine sur l’année scolaire. Une première étape consiste à redonner envie aux élèves d’être acteur et dynamique dans leur parcours personnel et leur avenir professionnel. Plusieurs leviers sont à l’oeuvre dans cette optique : travailler sur sa propre identité, sur l’estime de soi, en identifiant les qualités, valeurs et compétences de chacun. Ce qui semble avoir permis à Whalid de changer de posture, à l’instar de ses camarades, est de « voir qu’on est capable de faire des choses, de se rendre compte qu’on nous écoute, et qu’on ne voit pas que des défauts en nous ». Pour renforcer cette approche, un travail autour de l’expression de soi (comportement, posture, attitude) et de la socialisation (incorporer qu’il existe des règles) est mené en parallèle. Dans un second temps, les élèves s’engagent sur un projet pédagogique collectif de création d’entreprise « virtuelle ».

La création d’une entreprise virtuelle comme outil pédagogique

La dynamique et les valeurs de l’entrepreneuriat vont alors jouer un rôle de stimulant dans la remobilisation : appréhender ce qu’est une entreprise, en comprendre le fonctionnement logistique, humain (fonctions et rôle d’une équipe), entrer dans les enjeux (compétitivité), les objectifs de rentabilité ou encore les contraintes (construction d’un budget, gestion de stocks), ainsi que dans l’appréhension de l’environnement exogène (clients, banque, fournisseurs). Ce sont autant d’axes de travail suscitant réflexion, questionnements et qui engagent le groupe dans une dynamique. Au-delà, le projet de création d’entreprise virtuelle sollicite les capacités à travailler et à produire en équipe tout en développant certaines compétences individuelles techniques (utilisation de logiciels pour verbaliser et mettre en forme le projet).

L’objectif n’est pas tant la création virtuelle d’une entreprise en soi, que de véritablement « se mettre à entreprendre par soi-même, refaire quelque chose », explique Mr Lalloz, et de permettre aux élèves de terminer l’année en ayant acquis en autonomie et avancé sur leur souhait d’orientation.

Pour clore le projet, les élèves de la session 2014 ont présenté devant un panel de professionnels des champs de l’insertion et du développement social urbain du Val d’Oise, leur projet de création d’entreprise. En termes de bénéfices, Doan Dang, directrice de l’accompagnement à Initiactive 95, relève notamment des changements de posture, une plus grande capacité à accepter les critiques, et une amélioration de l’expression orale, autant d’acquis précieux pour le déroulement d’un parcours professionnel comme personnel. Au-delà de cette action autour de la création d’entreprise, le suivi et  l’accompagnement des sortants par ce module enregistre des sorties positives : retours à des cursus scolaires, intégration à l’école de la deuxième chance, obtention de contrat d’apprentissage… Malgré tout, ces sessions d’accompagnement ne peuvent convenir à tous les profils d’élèves. Ainsi, 3 jeunes sur les 15 inscrits cette année n’ont pas achevé le cursus proposé.

Concernant les élèves qui pourront réintégrer une scolarité classique après avoir bénéficié de cet encadrement renforcé pendant une année, l’enjeu reste pour la communauté éducative, de trouver un juste équilibre entre un enseignement non différencié et une vigilance plus spécifique.

Contact : jplalloz@yahoo.f

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