In Ministère de l’Education Nationale – janvier 2014 :
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[…] L’égalité des filles et des garçons constitue une obligation légale et une mission fondamentale pour l’éducation nationale. Si les écoles et les établissements sont devenus mixtes dans les années 70, trop de disparités subsistent dans les parcours scolaires des filles et des garçons. L’éducation à l’égalité est nécessaire à l’évolution des mentalités. L’année 2013-2014 est une année de mobilisation pour l’égalité à l’école.
Une situation contrastée
Les filles réussissent mieux que les garçons
Dès l’école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Elles redoublent moins, leur taux de réussite au diplôme national du brevet et au baccalauréat est plus élevé.
…mais n’ont pas les mêmes parcours scolaires
À la fin du collège, quels que soient leur milieu social d’origine ou leur réussite scolaire, les filles s’orientent plus vers l’enseignement général et technologique que vers l’enseignement professionnel (et très rarement dans les sections industrielles).
Dans l’enseignement général et technologique, elles délaissent plus facilement les filières scientifiques et techniques. Elles choisissent aussi des options différentes des garçons.
Après le baccalauréat, dans les classes préparatoires aux grandes écoles, 74 % des élèves des filières littéraires sont des filles, pour 30 % des élèves scientifiques. Seulement 27 % des diplômes d’ingénieurs sont délivrés à des femmes.
Les différences d’orientation entre filles et garçons ont des conséquences sur leur insertion dans l’emploi.
Filles et garçons intériorisent les stéréotypes
Filles et garçons continuent à se conformer à ce qui est reconnu comme leur domaine respectif de compétence dans les schémas socioprofessionnels. La persistance des choix sexués est autant le fait des garçons que des filles : ils anticipent des rôles adultes en fonction de représentations stéréotypées.
Par exemple :
- quand ils se jugent très bons en mathématiques, huit garçons sur dix vont en filière scientifique
- quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, six filles sur dix vont en filière scientifique
Un objectif ambitieux : rééquilibrer les filières
En Europe, le processus de Lisbonne s’est fixé un objectif : l’excellence scientifique et technologique. Augmenter la part des femmes dans ces métiers est un des moyens d’y parvenir.
L’outil : une convention interministérielle
Depuis 2000, deux conventions interministérielles pour l’égalité entre les filles et les garçons et les femmes et les hommes dans le système éducatif, ont mis en œuvre une politique d’égalité commune à plusieurs ministères.
La nouvelle convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif (2013-2018) traduit la conviction selon laquelle la réussite de tous les élèves est liée à la manière dont l’École porte le message de l’égalité, l’incarne et en assure l’effectivité.
Destinée à ancrer l’égalité entre les filles et les garçons dans les pratiques des acteurs de l’école, cette convention ouvre trois chantiers prioritaires :
- la transmission des valeurs d’égalité entre les filles et les garçons
- le renforcement de l’éducation au respect mutuel et à l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes
- l’engagement pour une mixité plus forte des filières de formation et à tous les niveaux d’étude
L’année 2013-2014 verra ces trois chantiers se concrétiser, dans les académies, sous la forme d’activités pédagogiques et éducatives spécifiques. Les objectifs de la convention s’incarneront dans les projets d’école ou d’établissement, en articulation étroite avec les comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté et les instances de la vie lycéenne pour l’enseignement secondaire.
Le réseau des chargés de mission académiques "égalité filles-garçons" assure la coordination et le suivi des actions menées dans les écoles et les établissements scolaires. Les manifestations et actions les plus remarquables seront labellisées et valorisées à l’échelon national.
L’ABCD de l’égalité : une expérimentation en direction des plus jeunes élèves et de leurs enseignants
Le programme "ABCD de l’égalité" a un double objectif :
- aider les enseignants de primaire à prendre conscience de la force des préjugés et stéréotypes sexistes, y compris dans leurs propres attitudes implicites, savoir repérer et analyser des situations scolaires productrices d’inégalités entre les filles et les garçons et en tenir compte dans leurs pratiques pédagogiques
- sensibiliser les élèves à l’égalité entre filles et garçons et expliquer aux enseignants comment les stéréotypes se construisent chez les enfants, afin de permettre l’orientation et la réussite scolaire de tous les élèves dans les différentes filières
En pratique, l’ABCD de l’égalité consiste en un ensemble d’outils pédagogiques destinés aux enseignants. Il s’agit notamment de :
- fiches illustrées, rattachées à différentes matières du programme de primaire (littérature pour la jeunesse, histoire des arts, etc.), utilisables dans le cadre d’une séquence d’enseignement
- grilles d’observation des relations entre les élèves dans la classe et dans la cour de récréation
L’expérimentation, lancée dans dix académies – Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Corse, Guadeloupe, Lyon, Montpellier, Nancy-Metz, Rouen, Toulouse – est menée en deux temps :
- formation des personnels d’encadrement – inspecteurs de l’éducation nationale et conseillers pédagogiques de circonscription – et des professeurs, de septembre à novembre 2013
- mise en œuvre dans les 275 écoles élémentaires et maternelles et près de 700 classes participantes, de novembre 2013 à février 2014