PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

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La curiosité est-elle un défaut ou une qualité ? A la question, je réponds de suite " la curiosité est un vilain défaut ". Les dictionnaires définissent pourtant la curiosité comme " la qualité de quelqu’un qui a le désir de connaître ". Ils ajoutent aussi qu’elle peut être " un désir indiscret de savoir " ; exemple : " Ta curiosité te perdra ". Voilà notre qualité transformée en défaut. La troisième définition " Besoin de savoir quelque chose ", positive, est sabordée par l’exemple : " Avoir des curiosités malsaines " ! Il n’est donc pas étonnant que nous ayons souvent une mauvaise appréciation de la curiosité…

           Un mot important est polysémique, employé avec des sens variés et multiples. " Curiosité ", lui, a deux sens totalement opposés. Il peut être la meilleure ou la pire des choses. On peut ranger la curiosité (qui a peu de synonymes) du côté de " la vacuité vaniteuse à rechercher frénétiquement la nouveauté " ou elle peut être " la marque de l’excellence de l’homme qui le pousse irrésistiblement à chercher la connaissance " D’un côté une coupable agitation qui n’aboutit à aucun résultat ; de l’autre, un formidable aiguillon pour découvrir et ainsi acquérir le savoir. Il existe une bonne et une mauvaise curiosité mais la sagesse populaire ne retient que le péché d’indiscrétion.

           C’est oublier totalement le versant positif que peut avoir notre curiosité, pas celle d’Icar qui le mène à la mort, mais celle qui découvre les microbes ou les rayons X et permet de soigner et de sauver. Quelle satisfaction d’arriver à ce résultat après un parcours hasardeux ! Quel plaisir d’atteindre un but aussi grandiose avec la seule vertu d’un manque à combler " Pourquoi ? " et quand on a répondu à ce premier pourquoi, de poursuivre jusqu’au dernier. Ce besoin psychologique vous taraude et exige d’aller de l’avant.

           " Piquer la curiosité " : expression imagée à rapprocher de la piqûre du moustique. Quand l’insecte vous a mordu, ça gratte, c’est instinctif, irrépressible, difficilement contrôlable par le raisonnement ou la volonté. L’excitation dure jusqu’à la disparition de la démangeaison ; la piqûre de la curiosité nous met en route vers l’objet que nous désirons découvrir. Elle ne nous laisse pas de repos jusqu’à l’arrivée.

           Les enfants sont curieux de tout, leur regard neuf sur les choses et les gens entraîne d’interminables " pourquoi " et " comment ". Ils ont une soif instinctive d’apprendre. Qu’ils ont tendance à perdre sous l’amas de connaissances que les adultes leur assènent le plus souvent, étouffant leur besoin naturel de poser des questions, de découvrir par eux-mêmes. Et beaucoup d’adultes ne se posent plus de questions.

           Ne faudrait-il pas cultiver notre curiosité positive pour retrouver le plaisir d’exercer librement notre raisonnement, hors des cadres connus ? Tout le monde y gagnerait.

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Categories: Expressions prismées

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