Comment varie la réussite scolaire selon le lieu de scolarisation, notamment à l’entrée et au sortir du collège ? Et comment comprendre les différences constatées ? Ces questions ont été travaillées en se fondant conjointement sur des comparaisons statistiques et des enquêtes de terrain.
La mesure des écarts entre les résultats observés et attendus, compte tenu des caractéristiques sociales des familles des élèves, et selon divers découpages géographiques (écarts négatifs, sous réussite ou positifs, sur réussite) atteignent une amplitude digne d’intérêt dans deux groupes minoritaires de départements. Les départements où les résultats sont nettement inférieurs à l’attendu sont beaucoup plus urbanisés et ségrégués. Les disparités entre collèges et les inégalités de réussite selon l’origine sociale y sont exacerbées, tandis qu’elles sont considérablement réduites dans les territoires en sur réussite, peu urbanisés.
Les sous réussites maximales traduisent l’existence de perturbations des conditions de scolarisation dans des proportions élevées d’établissements. Les cas extrêmes de perturbations associées à des acquisitions scolaires très inférieures à l’attendu, résultent souvent de processus cumulatifs : concentrations d’élèves en difficulté, raréfaction des professionnels expérimentés, perte de confiance en l’institution scolaire et l’évitement croissant des établissements « à risques »…
Les sur réussites sont associées à la présence de fortes proportions de professionnels expérimentés, même là où sont scolarisés des publics d’élèves socialement défavorisés. Elles sont associées également à des continuités, des liaisons et des coopérations qui favorisent la cohérence et la pertinence de pratiques mieux ajustées aux besoins des élèves.
– Sylvain Broccolichi, IUFM, Lille
– Choukri Ben-Ayed, Université de saint-Etienne, CRESAL CNRS
– Catherine Mathey-Pierre, Centre d’Etudes de l’emploi, CNRS
– Danièle Trancart, Université de Rouen, GRIS
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