PRomotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs

In La lettre de l’Education :

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Au-delà de la logique de réduction des déficits publics qui prévaut à chaque réforme, quelle ligne idéologique percevez-vous derrière la politique éducative actuelle ?
Je perçois une ligne que je nommerais volontiers le libéralisme autoritaire. Libéralisme, parce que simultanément au désengagement de l’Etat se met en place une mise en concurrence des enseignants, des établissements, des recteurs… avec le présupposé implicite et libéral selon lequel c’est la concurrence qui engendre la qualité du service rendu. Autoritaire, car les hauts fonctionnaires, garants des grands principes qui transcendent la politique d’un gouvernement, sont de plus en plus aux ordres à court terme de ce dernier, attendent la prochaine circulaire comme le Messie et l’appliquent avec zèle. La mise en concurrence est devenue la clé de voûte pour résoudre tous les problèmes, et la frénésie évaluative, la méthode de pilotage par excellence. Il ne s’agit pas d’accuser le ministre de l’éducation en personne d’avoir mis en place cette politique. C’est l’« effet système » qui entraîne l’éducation nationale vers une dérive assez terrible. N’ayant d’autre projet que le « pilotage par les résultats », l’institution, autrefois structurée autour de principes forts, se disloque. Les personnes, les actions, répondent à des exigences momentanées sans ambition, en dehors de celle de produire de manière presque monomaniaque des résultats quantitatifs.

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