Pour F. Jacob : « Avec l’apprentissage, s’affirment et s’élaborent peu à peu (nos) structures nerveuses… Comme tout organisme vivant, l’être humain est génétiquement programmé, mais il est programmé pour apprendre…APPRENDRE.
Pour F. Jacob : « Avec l’apprentissage, s’affirment et s’élaborent peu à peu (nos) structures nerveuses… Comme tout organisme vivant, l’être humain est génétiquement programmé, mais il est programmé pour apprendre… Chez les organismes plus complexes, le programme génétique devient moins contraignant, plus ouvert… en ce sens qu’il ne prescrit pas en détail les différents aspects du comportement, mais laisse à l’organisme la possibilité de choix… L’ouverture du programme génétique augmente au cours de l’évolution pour culminer avec l’humanité », Le jeu des possibles, 1981. Apprendre, c’est éliminer, J.-P. Changeux, 1984. Mais tout apprentissage est un métissage, M. Serres, 1991.
Apprendre est un acte complexe et fragile : il suppose la volonté d’assumer fidèlement un héritage passé pour ouvrir un chemin d’avenir, C. Coutel, 2001. Autrement dit « l’apprentissage une transaction, un échange entre l’apprenant et un membre de sa culture plus expérimenté que lui », L.-S. Vygotsky, 1997. En effet, « il est impossible de comprendre l’activité mentale si l’on ne prend pas en compte l’environnement culturel et les ressources qu’il propose, ces mille détails qui donnent à l’esprit sa forme et sa portée », J. Bruner, 1996.
Les conceptions actuelles opposent le <, teaching » (l'enseignement), qui est la part du maître, au « learning » (l'apprentissage), qui est celle de l'élève. Y-a-t-il une différence entre apprendre en tant qu'enfant et apprendre en tant qu'adulte ? De la formation à l'apprenance se joue une transformation du rapport au savoir. Enseigner n'est pas apprendre. On désigne sous le vocable « d'apprentissage allostérique », le fait que l'apprenant apprend à travers ce qu'il est et à partir de ce qu'il connaît déjà . Apprendre est une activité d'élaboration de sens et de connaissances que traverse le désir d'apprendre. Apprendre, c'est se questionner, se confronter à la réalité, se confronter aux autres, s'exprimer, argumenter, mettre en réseau, etc. Apprendre est un processus de déconstruction dans la mesure où l'apprenant construit un savoir sur ses erreurs et enrichit son expérience. Il n'existe pas une méthode valable pour tous les apprenants et tous les moments. Toute appropriation du savoir procède d'une activité d'élaboration réalisée par un apprenant qui confronte les informations nouvelles et ses connaissances mobilisées, et qui produit de nouvelles significations plus aptes à répondre aux interrogations qu'il se pose. Ce processus peut-être accéléré, dans certaines conditions, grâce à un environnement didactique facilitateur, A. Giordan, 1998. On peut apprendre par observation et par imitation; par répétition, par entraînement; par communications, par échanges et confrontations d'arguments, d'expériences ; par implication, par investissement personnel, individuel ou à l'intérieur de groupes, dans des activités liées à ce qui est visé. L'élève apprend à la fois « grâce à » (Gagné G.), « à partir de (Ausubel), « avec » (J. Piaget) les savoirs fonctionnels dans sa tête, mais dans le même temps, il doit comprendre « contre » (G. Bachelard) ces derniers, (Giordan A., de Vecchi G., 1987). Apprendre des situations, c'est d'abord apprendre à les maîtriser et à les analyser : de la même manière qu'on apprend des savoirs, on apprend des situations. Apprendre des situations, c'est aussi accepter de se laisser enseigner par elles, prendre le risque d'être surpris par la dimension événementielle de ce qui se présente et qui met en posture d'apprentissage et de développement. Depuis les années soixante-dix, les pays européens, développent un nouvel art d'apprendre, sous des appellations différentes, et admettent l'idée de l'individu apprenant à tout âge de la vie : « on n'en finit pas d'apprendre » . La contribution d'E. Faure, Apprendre à être, UNESCO, 1972, a trouvé un prolongement dans le rapport de J. Delors, L'éducation, un trésor est caché dedans, 1996, qui définit les quatre apprentissages fondamentaux pour accéder à une connaissance dynamique du monde et des autres : apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à vivre ensemble et à vivre avec les autres, apprendre à être. Dans une autre formulation, E. Morin, 1977, considère que « Ce qui est vital aujourd'hui, ce n'est pas seulement d'apprendre, pas seulement de réapprendre, pas seulement de désapprendre mais de réorganiser notre système mental pour réapprendre à apprendre ». Autrement dit, il s'agira pour chacun « d'apprendre à réapprendre et à réapprendre à apprendre ».