In SNUipp, août 2009 :
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Sommaire
1/ Le contexte général de la mise en place du dispositif
2/ Le SNUipp enquête : l’aide en quête de transformations
3/ Retour d’enquête : chiffres et commentaires
4/ Du côté des écoles : une débrouille inventive
5/ Du côté de la recherche : une question professionnelle
6/ Du côté des textes de référence : Pas de confusions entre aide ordinaire et aides
Un chiffre, « 15% » , extrait d’un rapport : il n’en aura pas fallu plus pour déclencher une succession de mesures et réformes qui vont, en une année scolaire, singulièrement modifier le fonctionnement des écoles et,tout particulièrement, les modalités de prise en charge des élèves en difficulté. En août 2007 était rendu public le rapport du Haut Conseil de l’Education. Le président de la république et le ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, s’en sont saisis pour élaborer un ensemble de mesures destinées à réformer considérablement l’école : l’objectif affiché étant de
réduire le nombre d’élèves en échec à l’issue de leur scolarité en élémentaire (15%). Ce sont aussi les résultats des élèves français aux évaluations PISA (Programme international pour le suivi des acquis des élèves – OCDE) qui justifient les réformes, de même que le nombre conséquent d’élèves en difficulté à l’entrée au CP.
Le chiffre de 15% doit être divisé par 3 à l’échéance de 2012, a annoncé le ministre, précisant les mesures qu’il allait mettre en oeuvre pour parvenir à la réalisation de cet objectif. Il s’agit, d’abord, de la suppression de 2 heures d’enseignement pour tous les élèves et de son corollaire, la mise en place des 2 heures d’aide personnalisée pour les élèves en difficulté; il s’agit ensuite, de la modification en profondeur, dans un but de simplification, des programmes de la maternelle et de l’élémentaire;
il s’agit aussi de l’instauration des stages de remise à niveau durant les congés de printemps et d’été, pour les élèves de CM en difficulté; il s’agit enfin du changement de stratégie concernant les évaluations nationales : de diagnostiques, elles deviennent bilan des acquisitions et se déroulent en fin de CE1 et en début de CM2.
Toutes ces mesures ont contribué à modifier en profondeur l’organisation de l’école, tant pour les élèves que pour les enseignants. Cette année scolaire a été vécue comme particulièrement difficile pour les équipes, dans l’ensemble peu convaincues de l’utilité, de l’intérêt de ces réformes, d’autant qu’elles se sont accompagnées d’attaques contre les postes de Rased (Réseau d’Aide aux Elèves en Difficulté) et contre la maternelle. La mobilisation de la profession et de l’opinion publique a, certes, permis de limiter les effets dévastateurs de ces projets mais les craintes ne sont pas totalement apaisées et tous ces changements ont apporté plus de déstabilisation, d’inquiétudes, que de satisfaction.