Proposition
La recherche dont nous proposons de présenter quelques grands résultats1 reposent sur des données recueillies selon une double approche méthodologique : une enquête de victimation s’articulant avec une enquête de violence auto-déclarée. La victimation, la violence auto-déclarée ainsi que la perception du niveau de violence à l’école par les enquêtes constituent les trois grands indicateurs pour appréhender le phénomène de violence.
Les réponses aux questionnaires administrés à plus de 2 000 écoliers du nord
de la France et à leurs enseignants d’un échantillon représentatif des écoles du
département contribuent, d’une part, à réaliser un état des lieux à un niveau du système éducatif qui reste encore peu exploré en France et, d’autre part, à éclairer une zone d’ombre de la recherche française : l‘expérience scolaire d’enfants âgés de 7 à 12 ans.
A l’instar du secondaire, cette expérience apparaît d’autant plus marquée par la
violence que les élèves sont scolarisés dans les écoles accueillant un public
concentrant les difficultés socio-économiques. Pour autant, et comme le montrait aussi
les travaux de Debarbieux, la comparaison d’écoles aux mêmes caractéristiques
sociologiques met en évidence des différences, certaines parvenant à mieux se
préserver de la violence.
En comparant les écoles qui présentent des profils analogues
mais des phénomènes de violence divergents, on peut faire ressortir l’importance du
climat d’école que nous avons conceptualisé à partir des travaux des Gottfredson et de
Janosz. Trois composantes de ce climat se révèlent essentielles pour construire une
configuration éducative qui apparaît protéger les élèves et leurs enseignants du
phénomène de violence : le "climat de travail", le "climat éducatif" et le "climat de
justice".
L’analyse des questionnaires enseignants montre qu’au delà de la diversité des
pratiques professionnelles, ce type de configuration repose sur un rapport à l’élève et au
métier spécifique. Lors de cette communication, il s’agira de caractériser ce rapport
après avoir présenté un état des lieux de la violence à l’école élémentaire à partir d’un
échantillon représentatif des écoles de l’une des plus grosses académies de France.
1. L’ensemble des résultats est présenté dans : CARRA C. (dir.), 2006, Violences à l’école
élémentaire, approche quantitative et comparative, le cas du département du Nord, IUFM du Nord/Pasde-
Calais – CESDIP/CNRS.