Deux mots de présentation : je travaille à l’Unité de la Recherche, des Etudes et de la Formation
(UREF) de l’INJEP, entre autre sur l’analyse des politiques publiques, politiques de jeunesse et
politiques éducatives, – ce qui me permet d’ailleurs de poser d’emblée une première question : est-ce
que toute politique de jeunesse est une politique d’éducation ? Est-ce que toute politique d’éducation
est une politique de jeunesse ?
Je voudrais, afin d’ouvrir le temps d’échange collectif, poser quelques jalons de manière à pointer les
enjeux des politiques de jeunesse, et évoquer quelques éléments méthodologiques, sachant que l’on
est dans un sujet, qui n’est pas simple, et qui est aussi polémique, au sens étymologique du terme,
c’est-Ã -dire qui fait débat. Il n’y a pas « la » Vérité de ce que serait une bonne politique de jeunesse
ou « la » bonne politique éducative. J’ai entendu à la tribune des propos qui étaient de l’ordre de
l’affirmation, du normatif à ce sujet, qui me posent problème.
De plus en plus de collectivités territoriales se saisissent aujourd’hui de cette question, quelle que soit
leur échelle, non sans ambiguïtés. Et ces ambiguïtés se retrouvent d’ailleurs au niveau de l’Etat.
D’abord, quand met-on à l’agenda politique la question de la politique de jeunesse ? Toutes les
politiques publiques naissent quand un problème est identifié puis inscrit à l’agenda politique. Ce n’est
pas propre à la jeunesse : on l’a vu par exemple à propos des questions d’environnement.
Mais il
s’agit ici de savoir où, quel est voire qui est le problème. Pointer la jeunesse comme problème peut
nous interroger.
Deuxième ambiguïté, c’est l’équation fréquente entre jeunes, jeunes des quartiers, voire jeunes issus
de l’immigration ou des immigrations, etc., en occultant, par exemple, les jeunes ruraux, d’autres
encore, apparemment mieux lotis, ou en faisant comme si les jeunes n’étaient que du côté des
difficultés.
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