- Repères biographiques
Né à Montauban en 1942, Jean Roucou après l’école normale est nommé instituteur dans l’académie de Versailles ou il fera sa première partie de carrière professionnelle (1960-1976). Il devra, déjà, se battre contre l’administration pour introduire des méthodes pédagogiques innovantes (classes découvertes, utilisation de la télévision avec un poste qu’il achète par ses propres moyens…) en développant les méthodes de l’éducation populaire sans épargner ses engagements auprès des enfants y compris dans les temps péris et extrascolaires.
Il fera une courte incursion dans l’établissement public régional Midi Pyrénées ou il est engagé au cabinet du président qui est alors Alain Savary de 1976 à 1978.
Mais c’est l’éducation qui l’intéresse, et il devient délégué départemental du mouvement des Francs et Franches Camarades (Francas) des Yvelines (publication « de la cantine à la restauration scolaire ») de 1978 à 1983, avant de réintégrer l’éducation nationale comme instituteur en Section d’enseignement général et professionnel adapté de 1983 à 1985 puis d’être détaché à l’office national d’information sur les enseignements et les professions (ONISEP) comme chargé de mission de la Délégation régionale de Versailles, en charge de la communication, de 1985 à 1991 avant d’être mis à disposition de l’ONISEP national jusqu’en 1998.
Durant cette période il sera particulièrement attentif à la façon dont les familles étrangères nouvellement arrivantes ou des publics comme les enfants du voyage peuvent être intégrés dans le système scolaire (réalisation de films avec supports pédagogiques « l’école au cœur de la vie » en plusieurs langues, et « l’école pour avoir sa place » destiné aux enfants du voyage).
Durant ces années 90, il participera de près aux activités du ministère de l’éducation nationale, en organisant le « forum interministériel Ecoles / quartier » à l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’université d’été interministérielle des zones d’éducation prioritaires (ZEP) à Chatenay Malabry, en contribuant à la rédaction du premier répertoire des ZEP, de la circulaire ZEP de 1992, et des chartes « Ecole ouverte » et « accompagnement scolaire ».
En 1998 il est nommé inspecteur de l’éducation nationale à Pantin ou il exercera cette fonction pendant deux ans avant de rejoindre fin 1999 jusqu’à fin 2001 la délégation interministérielle à la ville (DIV).
A la DIV il participe à l’organisation des rencontres interministérielles de Tours « l’éducation dans la ville : une responsabilité partagée » et en élabore les actes. Il suit plus particulièrement nombre de dossiers dans lesquels il s’est toujours investi : école ouverte, contrats éducatifs locaux (CEL) ; contrats locaux d’accompagnement scolaires (CLAS), fonds jeunesse et éducation populaire (FONJEP), classes de ville, temps des villes… et assure le secrétariat du comité de pilotage de création du dispositif « veille éducative ».
Il termine sa carrière en 2002 comme délégué du médiateur de la République dans des départements auxquels il était très attaché : la Seine Saint Denis et la Seine et Marne où il choisit d’habiter à la Ferté sous Jouarre avec son épouse Josyane au moment de sa prise de retraite en 2003.
Mais c’est mal connaître Jean Roucou que de penser que ce déménagement signifie le retrait de toute activité. Bien au contraire. Jean va profiter de sa retraite pour se consacrer pleinement à l‘animation de l’association Prisme dont il est membre depuis la fin de années 80 et au sein de laquelle il a publié plusieurs ouvrages[1]. Devenu président, il crée le site internet de Prisme et la lettre électronique mensuelle dont il est le rédacteur principal. Il multiplie les interventions au centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) CNFPT et dans les formations d’élus sur les projets éducatifs de territoire, la veille éducative, la réussite éducative. Il est membre du conseil de formation du Master en sciences de l’éducation de Paris 10 « cadres d’intervention en terrains sensibles » et contribue à l’organisation du projet européen de recherche documentaire « stratégies pour aider les établissements scolaires et les enseignants à favoriser l‘inclusion sociale ». Il est membre du comité éditorial du site « laïcité à l’usage des éducateurs » aux côtés des CEMEA, des Francas et de la Ligue de l’enseignement, et du conseil d’administration de la Ligue 77.
Dans le cadre de Prisme, il multiplie les interventions sur le terrain en accompagnement des projets éducatifs locaux puis des projets éducatifs de territoire (Pedt). Il organise de nombreux séminaires de travail et, depuis 2004, douze universités d’été avec la participation de personnalités comme Philippe Meirieu, de chercheurs, d’inspecteurs généraux de l’éducation nationale, d’acteurs locaux, départementaux et régionaux (enseignants, responsables éducation de collectivités, élus, acteurs sociaux, chefs de projet politique de la ville…).
Jusqu’ à ce que la maladie l’empêche de se déplacer, à partir de l’été 2015, Jean Roucou aura été un infatigable militant de la cause éducative.
On ne peut terminer cette évocation qui est loin d’être exhaustive sans mentionner les engagements citoyens de Jean Roucou au niveau national dans la commission nationale éducation du parti socialiste, dès sa création au milieu des années 70, et au niveau local dans les responsabilités d’élu municipal qu’il a prolongé dans un engagement continu dans la Fédération nationale des élus socialiste et républicain. Il a en effet été élu à deux reprises, conseiller municipal puis adjoint au maire « animation -loisirs » à Houille de 1983 à 1989 et conseiller municipal délégué à la vie associative, à la laïcité, à la santé et au logement social à la Ferté-sous-Jouarre de 2008 à 2014.
Jean Roucou avait reçu la médaille de bronze du ministère de la Jeunesse et des sports. Il était chevalier de l’ordre des palmes académiques et chevalier de l’ordre du mérite.
[1] L’école et la commune, éd pro-edi 1990, préface de Lionel Jospin, ministre de l’éducation nationale, seconde édition 1994 préfacée par Jacki Simon, IGAEN, et Jean Marie Delarue, délégué interministériel à la ville ; la région et la formation professionnelle ed pro-edi 1994 ; Les relations Commune-Ecole, éditions de l’atelier 1996.