Si l’on explore la genèse du concept d’implication, étymologiquement, cette notion est récente dans le champ des sciences anthroposociales; elle se construit à partir du préfixe « in » du verbe latin plicare (plier) et du suffixe « tion » indiquant un mouvement plus encore qu’un état.
La première acception est logique et mathématique: relation d’inclusion, de causalité. Une autre acception du terme est d’ordre juridique (pénal): être impliqué dans une affaire.
L’implication, dans le domaine des sciences sociales est liées aux notions d’interaction, de processus et d’altération postulant, toutes trois, la reconnaissance d’un registre historique et temporel, de l’ordre du vécu. Par opposition à l’explication (déplier, mettre à plat) qui serait du côté des cartes du territoires l’implication (replier sur soi) relèverait des trajets de vie, J. Ardoino, 1992.
C’est en ce sens que le chercheur entretient à son objet, le praticien à son terrain, l’homme à sa vie. Pour J.P Resweber, 1995, cette notion provient de quatre horizons: clinique, phénoménologique, linguistique et politique, et, à ces titres-là , elle exige explication, légitimisation, construction.
Autrement dit, l’interprétation clinique, phénoménologique et linguiste de l’implication comporte une dimension politique, voire éthique et morale dans le rapport à l’UAtre. C’est en ce sens que J.Ion et M.Peroni, 1997, parlent « d’engagement public et d’exposition de la perdonne ».
Le concept d’implication renvoie à d’autres notions comme celles de désir et de complexité, notamment dans la recherche-action où il est un élément constitutif du procès de connaissance. Comme le souligne J.Ardoino et G.Berger, 1993, nous sommes tous libidinablement impliqués par nos « structures » psychiques, nous sommes socialement impliqués par nos appartenances, nos classes d’origine, nos statuts, etc. Nos implications interfèrent donc avec un objet de connaissance, dans une perspectives d’étude ou de recherche.
Dans la conception humaniste de la psychologie existentielle: « être un homme consiste donc fondammentalement et esentiellement à exister, et exister veut dire être dans le monde. Le sujet qu’est l’homme est impensable sans une implication dans le monde; il se présente uniquement en relation avec le monde », Y.Saint-Arnaud, 1982.