Après la réforme du collège et la remise à plat des programmes, de la maternelle au collège, le ministère de l’Education nationale s’est engagé dans la voie d’une révision de la façon d’évaluer les élèves. S’il avait été question au départ de faire disparaître la note chiffrée, le débat ne semble plus être d’actualité.
Le ministère chercherait à trouver une position de consensus, après des mois qui ont vu se succéder rapports, discussions et conférence nationale. Il s’agirait de faire un méli-mélo entre l’évaluation traditionnelle et l’évaluation par compétences. Autant dire concilier l’inconciliable….
Cependant, au regard des projets de texte actuellement en discussion, présentés notamment par le Café pédagogique, certains syndicats enseignants sont déjà montés au créneau pour s’alarmer de la situation et des propositions qui sont mises sur la table.
Pour le SNES, principal syndicat du secondaire, ces textes « s’inscrivent dans la logique de la réforme du collège, et le ministère veut les imposer sans le nécessaire débat avec la profession. Cette réforme est fondée sur l’évaluation de compétences, et instaure des usines à gaz qui ne répondent pas au défi d’une évaluation juste et exigeante au service de la réussite des élèves.
Les modalités proposées n’aideraient pas au dialogue avec les parents, mais seraient source de travail supplémentaire pour les personnels.
Le projet de DNB (Diplôme national du brevet) pose problème : les épreuves terminales telles que conçues ne prennent pas en compte le travail fait dans chaque discipline. » Le SNES demande que la ministre de l’Education nationale renonce à présenter ces projets au Conseil supérieur de l’éducation du 15 octobre.
Au SNALC, on s’interroge, se demandant si le ministère est « fou ». S’inquiétant déjà d’être mis à l’écart des échanges qui s’organisent autour de ces textes, le SNALC juge ce projet « invraisemblable ».
Et d’ajouter que « le nouveau ‘livret scolaire de la scolarité obligatoire’ a de quoi rivaliser avec les formulaires administratifs les plus abstrus, et sera une véritable purge pour les équipes enseignantes. La liste des choses à y faire figurer est sans fin : nous souhaitons bon courage aux parents d’élèves lorsqu’ils auront à en prendre connaissance.
Au primaire, la notation sur 20 n’est mentionnée nulle part : il faudra ‘positionner’ l’élève suivant 4 ‘positions’ sur 16 domaines d’enseignement du CP au CE2, et sur 20 domaines en CM1 et CM2.
Au collège, les notes sur 20 — dont rien ne garantit l’existence — n’ont qu’un intérêt esthétique puisque ce sont les niveaux de maîtrise des 8 domaines ou sous-domaines qui seront pris en compte pour l’obtention d’un diplôme du brevet encore plus tordu que l’actuel. » Face à ces propositions, le SNALC demande tout simplement la démission de Florence Robine, la directrice générale de l’enseignement scolaire.
Du côté des deux principaux syndicats réformistes, le SE-Unsa et le Sgen-CFDT, étrangement, la communication est très réduite autour de ce projet de réforme. Pourtant, ces deux structures sont en première ligne dans les discussions qui se nouent actuellement au ministère de l’Education nationale.
Le texte porté par le ministère sera rendu public mercredi avant un passage devant le Conseil supérieur de l’Education le 5 octobre 2015.
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