Si l’on savait que les premières années d’enseignement sont souvent les plus difficiles, une étude québécoise vient faire la lumière sur cette réalité. Conduite par le directeur du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante, Thierry Karsenti, cette analyse montre qu’au Québec un jeune enseignant sur quatre jette l’éponge.
Par jeunes enseignants, le groupe de chercheurs qui a travaillé sur cette question entend ceux qui ont moins de cinq ans d’ancienneté. Pour les auteurs de cette étude, le nombre d’abandon doit alerter car il a un coût non négligeable, rapporte le Journal de Montréal. Selon le ministère de l’Education du Québec, en 2003, il y avait un taux de décrochage de 17 %.
En Belgique, une étude de l’Université catholique de Louvain (UCL) menée en collaboration avec l’Université libre de Bruxelles (ULB) sur la trajectoire des jeunes enseignants francophones a montré que « 35% des profs quittent le métier endéans les cinq premières années de pratique », rapporte l’agence Belga. Mais plus de la moitié de ces sorties ont lieu durant la première année.
En France, les chiffres présentés par le ministère de l’Education nationale sont étrangement faibles. En 2013-2014, ils étaient 856 titulaires et 387 stagiaires à démissionner, soit 1 243, ce qui ne représente que 0,1 % de l’ensemble des enseignants, rapporte Aide aux Profs. Mais, « la tendance montre bien qu’entre 2009-2010 et 2013-2015, les démissions se sont accrues de près de 70%. »
Selon l’étude conduite au Québec, il y a deux raisons principales qui poussent les enseignants à renoncer à leur poste. Tout d’abord, c’est finalement un métier qui prend beaucoup plus de temps que ce qu’on avait pu imaginer avant de se lancer dans cette carrière. Entre les cours, les corrections et les préparations, il n’y a plus de temps pour faire autre chose.
Ensuite, ce sont les classes trop difficiles qui font partir les enseignants. Ces deux points apparaissent trop lourds et ne permettent pas d’apprécier véritablement les vacances estivales. Confrontés souvent aux classes dont personne ne veut, les jeunes enseignants, qui sont les moins bien préparés pour affronter les situation les plus dures, jettent l’éponge.
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