Impact financier, difficultés à recruter des animateurs, manque de locaux, absence de cohérence avec les programmes… Adopter la réforme des rythmes scolaires est compliqué.
La réforme des rythmes scolaires a un impact important sur les villes moyennes, explique l’association Villes de France*, qui a enquêté auprès de cinquante-cinq villes représentatives de son réseau, en avril dernier. Même si 85 % d’entre elles estiment satisfaisant le consensus obtenu dans la démarche de concertation sur les programmes, plus de la moitié (52 %) considèrent que l’État — hors académies — ne les a pas suffisamment accompagnées.? La concertation a duré en moyenne six mois.
Les communes peinent à recruter des animateurs, souvent en raison du manque de candidatures : les villes, ayant recruté en même temps sur les mêmes bassins d’emplois, se font parfois concurrence au sein de l’agglomération. En outre, les contrats sont peu attrayants : faible nombre d’heures, précarité…
En zone rurale, les animateurs font face à des problèmes de déplacement pour un temps de travail très partiel. Peu de candidats possèdent la qualification adéquate aux postes proposés ; les plus qualifiés choisissent de travailler ailleurs, et les moins qualifiés, plus nombreux, ne répondent pas aux critères.
Financièrement, la réforme coûte cher : sur la base de cinquante et une villes, 27,6 millions d’euros pour 149 971 élèves concernés dans le public, avant les aides de l’État, de la caisse d’allocations familiales (CAF)… Soit une moyenne de 541 200 euros (pour une moyenne de 2 941 élèves par commune), avec un coût moyen par élève d’environ 184 euros. Ce qui représente une augmentation de 10 à 30 % pour près de la moitié des villes. Celles qui ont des écoles classées en zone d’éducation prioritaire (ZEP) dépensent davantage que les autres pour réformer les rythmes scolaires.
Les communes sont 36 % à solliciter une participation financière des familles. Les trois quarts d’entre elles calculent cette contribution sur le quotient familial, tandis que 16 % pratiquent un tarif unique et 10 % un montant forfaitaire.
Trois communes sur dix ont choisi de ne pas demander de subvention à la CAF, notamment à cause des contraintes portant sur les taux d’encadrement et de qualification des animateurs, et de la complexité des critères du dossier au regard des réalités de terrain : direction des structures, turn-over des animateurs, absence de reconnaissance de certains diplômes…
Martine Courgnaud – Del Ry
* Source : Enquête sur la réforme des rythmes scolaires, Villes de France, mai 2015
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