Avec 5,1 % du PIB consacré Ã l’éducation et la formation en 2005, une part en baisse depuis 1995 (5,4 %), et 21 % seulement de sortants du système de formation supérieure par classe d’âge, l’Allemagne se positionne en 24e position parmi les 27 pays de l’OCDE.
Les données publiées par le dernier rapport de l’OCDE, Regards sur l’éducation, confirment une fois de plus l’urgence d’une réforme de fond du système allemand d’enseignement supérieur. L’internationalisation des cursus dans le cadre du processus de Bologne, les objectifs d’une stratégie de Lisbonne assumée, mais aussi l’impératif d’une hausse générale des qualifications pour préserver l’emploi qualifié dans une économie qui n’a d’autre ressource que le capital humain, ont accéléré ces dernières années la prise de conscience d’une incontournable modernisation.
Le Programme national de réformes 2008-2010 que le gouvernement fédéral a soumis à la Commission européenne cet été en présente les principales orientations. Elles seront complétées le 22 octobre lors du « Sommet de l’éducation et de la formation » (Bildungsgipfel) qui réunira Bund et Länder à Dresde, notamment en matière universitaire.
Si le système dual de formation professionnelle assure une bonne transition vers l’emploi et dispense encore le niveau de qualification requis dans une économie industrielle hautement compétitive, il s’agit maintenant de développer les formations supérieures indispensables dans l’économie du savoir. Un processus de réforme du système universitaire est engagé outre-Rhin depuis la fin des années 1990.
Il a certes apporté de nettes avancées en matière de financement de la recherche ou de promotion de « l’excellence » et a lancé une modernisation de la gouvernance des établissements. Mais il avait esquivé jusqu’ici la question d’un financement adéquat et pérenne des universités.
Cette question prend aujourd’hui une acuité nouvelle : la récente réforme du fédéralisme politique a en effet révélé l’ampleur des dysfonctionnements structurels qui inhibent son potentiel de compétitivité. Un consensus se dégage pour considérer que le principal handicap réside dans une mauvaise allocation des ressources, générée par la structure même du financement du supérieur.
Diverses propositions ont été formulées pour y remédier, dont la plus conséquente est celle des milieux économiques, publiée cet été. Elle promeut un changement de paradigme : considérer désormais les dépenses publiques et privées de formation comme un investisseÂment et centrer résolument la gouvernance des universités sur la demande.
In Regards sur l’économie allemande
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